Le Journal de Montreal

Éric Boyko dénonce les crédits d’impôt généraux aux entreprise­s étrangères

- Muitimédia FRANCIS HALIN

Québec se tire dans le pied en finançant des compagnies étrangères milliardai­res à coups de crédits d’impôt de centaines de millions $, a déploré Éric Boyko, hier matin, à Montréal lors de l’annonce de la création de 400 emplois et de l’agrandisse­ment de ses bureaux.

«On peux-tu arrêter de donner des crédits d’impôt à des entreprise­s étrangères dans le monde du multimédia?», s’est indigné le grand patron de Stingray, ne se gênant pour citer Warner Bros ou Ubisoft qui profitent, toutes deux, d’un crédit d’impôt trop généreux, selon lui.

CRÉDITS D’IMPÔT DÉPASSÉS

Selon M. Boyko, les crédits d’impôt en technologi­e étaient valables il y a 20 ans lors de la création d’un pôle technologi­que, mais ils ne sont plus nécessaire­s aujourd’hui. «Prenons ces 500 millions et mettons-les dans le domaine forestier ou manufactur­ier», a-t-il même suggéré hier matin.

«On veut que le Québec soit une économie de siège social. Pas une économie de succursale», s’est indigné le numéro un de Stingray, Éric Boyko, ne se gênant pour dire que les crédits d’impôt accordés à des entreprise­s étrangères comme Warner Bros ou Ubisoft encouragea­ient ce type d’économie.

Dans les cas d’entreprise­s bénéfician­t de ce crédit d’impôt spécial, jusqu’à 37,5›% du salaire de certains employés de ce secteur est payé par le gouverneme­nt québécois. Le salaire moyen d’un travailleu­r de l’industrie se situe entre 80 000›$ et 120 000›$.

CRÉATION DE RICHESSES ABSENTE

Éric Boyko déplore que la population se fâche parce que certains dirigeants d’entreprise­s font 3 et 4 millions par année alors qu’Ubisoft reçoit une soixantain­e de millions de dollars.

Pour lui, les crédits d’impôt provincial devraient d’abord servir aux sièges sociaux québécois et non pour des entreprise­s américaine­s, comme Warner Bros, ou les françaises, comme Ubisoft.

Si demain Ubisoft quittait le Québec, ses 3000 employés seraient embauchés en 30 jours dans d’autres sociétés qui ont leur siège social ici, pense-t-il.

VOLER DES EMPLOIS

Le PDG de Stingray admet que dans le marché actuel les entreprise­s doivent carrément aller voler les meilleurs candidats au sein d’autres compagnies tellement la compétitio­n est forte.

Lors de l’annonce de l’agrandisse­ment des bureaux, à Montréal, hier, il n’y avait aucun représenta­nt du gouverneme­nt provincial.

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