Le Journal de Montreal

HEUREUX DANS LE TOURBILLON SCOLAIRE

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Trouves-tu cela difficile de faire bouger les élèves au niveau secondaire?

«Pas du tout. J’aime travailler avec ce groupe d’âge. Il faut dire que nous sommes chanceux au Collège Sainte-Anne. Les étudiants veulent apprendre. Ils comprennen­t l’importance de faire de l’activité physique. Ça bouge énormément ici. J’adore diriger l’équipe de football.»

Tes responsabi­lités à titre de coordonnat­eur du centre d’activités et des sports exigent que tu y consacres de longues heures, pourquoi tiens-tu à ce rôle de coach de l’équipe de football?

«C’est si agréable de se retrouver sur un terrain. Le football me manquerait trop si je n’avais pas la chance de jouer un tel rôle avec les Dragons. Je retrouve l’esprit de camaraderi­e qu’il y avait quand je jouais pour les Alouettes, même si cela ajoute une vingtaine d’heures à ma charge de travail.»

Tu as grandi à Chicoutimi, mais tu as tenu à faire tes études universita­ires à Concordia. Peux-tu nous rappeler pourquoi?

«J’aimais leur programme des sciences de l’exercice ainsi que le campus de l’université. Je ne parlais pas anglais au début et il a fallu que je m’adapte rapidement. J’ai adoré mes quatre années passées à Concordia. J’ai fièrement porté les couleurs des Stingers. Pat Sheahan, Gerry McGrath et Pat Gregory m’ont beaucoup aidé dans mon cheminemen­t vers une carrière au football.»

Est-il vrai que tu détiens toujours le record d’équipe chez les Stingers de Concordia avec cinq touchés dans un même match?

«Je crois bien qu’il tient toujours le coup. Je me souviens que j’avais établi ce record le jour de mon anniversai­re de naissance, le 3 octobre 1998. Tout me souriait.»

Tu as été un choix de première ronde des Alouettes au repêchage de 1999, mais tu as choisi d’aller tenter ta chance au camp des Browns de Cleveland. Comment s’était déroulée cette expérience?

«En raison de problèmes à obtenir mon visa de travail aux États-Unis, j’avais été forcé de rater le deuxième mini-camp de l’équipe et ça ne m’avait pas aidé. J’avais juste eu le temps de prendre part à deux matchs préparatoi­res avant d’être retranché par les Browns. L’une de

ces rencontres était celle du Temple de la renommée et l’autre avait été disputée à Tampa, où je n’avais jamais joué sur du gazon naturel aussi beau.»

Tu as longtemps joué sous les ordres de Don Matthews, qui est décédé plus tôt cette semaine. Tu as remporté la coupe Grey alors qu’il était à la barre de l’équipe en 2002 et vous avez aussi pris part à trois autres finales. Quels souvenirs conserves-tu de Matthews?

«L’annonce de son décès m’a chagriné. J’ai adoré jouer pour lui. Don avait le don de motiver les joueurs. À son arrivée en 2002, il était parvenu à créer une atmosphère dans l’équipe, où c’était NOUS contre EUX. Il te donnait l’heure juste. Oui, c’était un «méchant» personnage, mais il n’était pas un tyran. Tout était pensé. Les gens des médias ne l’appréciaie­nt pas beaucoup, mais c’était calculé de sa part, car il devenait ainsi le centre d’attraction, ce qui libérait les joueurs d’une certaine pression.»

Que retiens-tu de la conquête de la coupe Grey en 2002 ?

«On a battu les Eskimos devant leurs partisans par la marque de 25 à 16 grâce à un touché en fin de match de Jeremaine Copeland sur un retour de botté court. Je courais derrière lui et nous étions dans un état euphorique sur le terrain en sachant que la victoire venait d’être scellée. C’est difficile de décrire les sentiments qui t’habitent lorsque tu remportes un championna­t. On avait encaissé une défaite amère de 28 à 26 en grande finale en 2000 et d’avoir la chance de triompher deux ans plus tard était magique. La saison hivernale avait été agréable. J’étais fier de venir montrer la coupe Grey à ma famille et à mes amis au Saguenay.»

On dit que le défilé de la coupe Grey en 2002 fut le plus gros jamais vu dans l’histoire des Alouettes. Es-tu d’accord ?

«C’était fou, en effet. Il y avait des gens partout dans les rues du centre-ville pour nous applaudir. Il faut dire que c’était la première coupe remportée par les Alouettes depuis la saison 1977. Il faisait beau le jour de la parade, du moins pour une journée de fin novembre. Les amateurs avaient le goût de venir célébrer sur la rue Sainte-Catherine. Les joueurs étaient perchés sur une plateforme et on pouvait apercevoir la foule à perte de vue. J’en ai encore des frissons lorsque je regarde les photos de ce défilé.»

Tu as eu l’occasion d’évoluer aux côtés de joueurs qui se retrouvent au Temple de la renommée du football canadien. Peux-tu nous parler d’Anthony Calvillo et de Ben Cahoon ?

«Ces deux hommes entraînaie­nt leurs coéquipier­s par leur éthique de travail. Calvillo a été le meilleur quart de l’histoire de la LCF tandis que Cahoon a été mon modèle à suivre. C’est le receveur de passes avec les meilleures mains que j’ai vues durant ma carrière. Et quelle classe! Nous étions plusieurs joueurs francophon­es à aider l’équipe autant sur le terrain que dans la communauté. Je pense à des gars comme Bruno Heppell, Éric Lapointe et Steve Charbonnea­u. Une bien belle époque.»

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PHOTOS PIERRE DUROCHER ET D’ARCHIVES 1. Sylvain Girard adore son boulot de coordonnat­eur des activités sportives au Collège Sainte-Anne à Lachine. 2. Girard s’estime chanceux d’avoir connu les belles années des Alouettes. 3. Girard a adoré jouer sous les ordres de Don Matthews. 4. Girard...

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