UN MODÈLE EN VOIE DE SE RÉPANDRE?
Actuellement marginales, les classes où deux personnes interviennent à temps plein pourraient se multiplier dans les prochaines années.
Lors du dernier budget provincial, le ministre de l’Éducation a pris tout le monde par surprise en annonçant que, d’ici cinq ans, toutes les classes de maternelle et de première année devraient être dotées de deux personnes-ressources. En plus de l’enseignant titulaire, il pourrait donc y avoir un deuxième enseignant, un orthopédagogue ou un technicien en éducation spécialisée. Le ministère ne parle toutefois pas explicitement de co-enseignement.
Ce sont les écoles qui pourront choisir le type de personne-ressource qu’ils veulent ajouter, indique le ministère.
On parle ainsi de doubler les ressources pour certains groupes de tout-petits. Ce n’est pas le cas dans la classe de Josée Trépanier et de Jennifer Clermont, où le nombre d’élèves par enseignant reste standard.
TEMPS PARTIEL
Le co-enseignement existe déjà au Québec, mais généralement à temps partiel. Il s’agit souvent d’un orthopédagogue qui vient passer quelques heures par semaine dans une classe.
Mais combien de classes le pratiquent à temps plein? Impossible à dire. Le ministère ne tient pas ce genre de données et la plupart des commissions scolaires de la région de Montréal non plus.
Selon Philippe Tremblay, professeur à la faculté d’éducation de l’Université Laval, les cas où deux classes sont carrément fusionnées restent rares, même s’il observe une tendance à la hausse.
L’initiative du gouvernement pourrait venir ajouter au moulin de cette tendance, mais attention! Si la personne supplémentaire intégrée en classe est un technicien en éducation spécialisée, on ne pourra pas parler de co-enseignement, insiste Égide Royer, aussi de l’Université Laval. «Ce sont des techniciens qui n’ont pas la formation suffisante pour faire des interventions précoces en lecture et en mathématiques. Et l’urgence, le levier sur lequel il faut appuyer en ce moment, c’est celui-là».