À LIRE AUSSI CETTE SEMAINE
Idées noires
Qu’il écrive pour les jeunes ou pour les adultes, François Gravel est un auteur prolifique (plus de 100 livres!) et facétieux. Son recueil de nouvelles, Idées noires, ne pouvait donc être si sombre et, quoique paru en début d’année, il est tout désigné pour la légèreté de l’été. C’est avec un large sourire qu’on y croise un cambrioleur accro à une curieuse substance, un luthier qui sait si bien mentir, un veuf amoureux de la fille d’un dictateur africain, des parents qui marchandent des chakras… Quelle galerie de personnages et quel sens du punch!
La mort est ma maison
Auteure de romans noirs et de nouvelles, Florence Meney signe son premier recueil en solo, où le crime se glisse en douce dans des histoires très différentes. L’ensemble est inégal, mais des récits se démarquent, notamment quand ils évoquent le journalisme, que Meney a pratiqué. Ainsi, dès la première nouvelle, portrait réussi d’une reporter d’expérience en mission à l’étranger mais qui sent le poids de l’âge. La cruauté de la vie de couple donne aussi d’excellentes histoires. Et coup de coeur pour Le dernier jour: à chaque jour de la vie humaine l’auteure attribue une sorte d’ange gardien. Touchant!
Un parc pour les vivants
La lancée est intéressante: les univers d’une fratrie pourtant complice s’entrechoquent. Marie, asservie au confort vanté par les magazines et tout en contrôle; Michel l’enseignant qui s’enferme dans ses possessions de prix et ses piles de livres dont il ne viendra jamais à bout; Thomas, qui n’a rien et va tout quitter. Mais s’ajoutent un antiquaire qui a du mal à fermer boutique et Mathieu, un ami de la famille, aux prises avec des tourments professionnels et conjugaux. Ça fait beaucoup de prisonniers pour un si court ouvrage... On en sort un peu perdu.
Voyage en Irlande avec un parapluie
Le prix Hervé-Foulon a été créé en 2003 pour mettre en valeur un livre qui mérite d’être revisité. Le lauréat de 2017 n’est nul autre que le livre de Louis Gauthier, Voyage en Irlande avec un parapluie. D’abord paru en 1984, il a ensuite été réédité par Bibliothèque québécoise. On y suit un jeune homme qui, non sans humour, part pour voir où il en est: «L’univers est en dedans de moi et c’est là que je n’arrive pas.» Un récit d’un «charme indéniable» a dit le jury. Avec raison. Et comme il s’agissait du premier titre d’une trilogie, pourquoi ne pas relire tout le cycle des voyages de Gauthier?