À l’Omnium comme golfeur, puis cadet
Après avoir participé au tournoi en 2008, Yohann Benson a arpenté Erin Hills aux côtés de son nouveau patron
ERIN, Wisconsin | Cumuler deux présences en compétition à l’Omnium des États-Unis est un exploit rarissime pour un Québécois. Le Montréalais Yohann Benson est un oiseau unique. Cette semaine, il a vécu une deuxième expérience au tournoi américain du Grand Chelem. Il a arpenté les allées d’Erin Hills l’instant de 36 trous.
En 2008, il avait fait son chemin à travers les qualifications en gagnant son droit d’entrée à Torrey Pines, en Californie. La fameuse édition où Tiger Woods avait défait Rocco Mediate en prolongation. Il n’était toutefois pas parvenu à se faufiler aux rondes du week-end, avec des scores de 83 et 78.
Cette semaine, le natif de Pincourt âgé de 35 ans a remis les pieds au tournoi national américain en goûtant de nouveau à cette frénésie. Cette fois, à titre de cadet. Depuis quelques semaines, il s’est trouvé un nouveau sac à transporter, celui aux couleurs de Srixon de son bon ami Russell Knox.
L’Écossais de 31 ans lui a lâché un coup de fil à la fin de mai en demandant de le dépanner. Benson a aussitôt accepté. En 2012-2013, il l’avait aidé en mettant sa carrière de golfeur en veilleuse l’instant de quelques tournois, alors qu’il jouait encore sur le circuit canadien. Il a tant aimé l’expérience qu’il a troqué ses bâtons contre le port du sac d’un autre ami, Mark Hubbard.
Celui-ci connaît des difficultés depuis le début de la saison. Il a évité le couperet à 8 de ses 20 tournois, amassant 120 000 $. Au 207e rang du classement de la Coupe FedEx, Hubbard est en voie de perdre sa carte de la PGA.
OFFICIEL
Quand Knox a demandé à Benson de devenir officiellement son cadet à temps plein au tournoi Memorial en Ohio le 2 juin, ce dernier a dû se rendre à l’évidence: l’avenir serait plus rose avec son nouveau patron, classé au 39e rang mondial et au 55e échelon de la coupe FedEx.
«J’étais dans une position précaire. Je devais retourner avec Mark, mais celuici m’a rendu la vie facile quand je lui ai parlé. Il a accepté volontiers de me libérer en me poussant à accepter l’opportunité que m’offrait Russell», a expliqué Benson en entrevue avec Le Journal près du vestiaire des joueurs participant à l’Omnium américain.
Benson a fait son petit bonhomme de chemin dans l’univers des cadets des circuits de la PGA depuis trois ans. Il a connu Knox alors qu’il jouait sur le Hooters Tour en Floride. Depuis leur rencontre, ils ont développé une belle amitié et une bonne complicité.
«Je suis choyé, parce que j’ai rencontré quasiment tout le monde sur le circuit quand je jouais encore. J’ai une bonne affinité avec les joueurs, les ayant côtoyés sur le terrain», a relaté Benson, qui a entre autres connu du succès sur le circuit canadien durant sa carrière, en plus de faire la pluie et le beau temps à ses apparitions sur le défunt circuit de l’AGP au Québec.
COURTE AVENTURE
Son aventure à l’Omnium des ÉtatsUnis a pris fin prématurément vendredi après-midi. Knox n’a pas été en mesure d’éviter le couperet en présentant une fiche cumulative de +5. Il a joué de malchance en commettant un double boguey au 15e fanion, résultat de deux visites dans les fosses.
Benson aurait évidemment préféré vivre la frénésie des rondes finales. «C’est quand même toute une expérience d’être ici. Je l’ai adorée. C’est un beau terrain, mais j’ai l’impression que ce n’était pas la véritable atmosphère de l’Omnium en raison d’une si vaste propriété. On entendait moins la foule réagir aux coups d’éclat et à tout ce qui se passait sur les autres trous du parcours. C’est un terrain qui n’est pas traditionnel à ce tournoi. L’an prochain, ce sera tout à fait différent à Shinnecock Hills.»
D’ici là, il travaillera sur deux continents avec son nouveau patron. Knox participe tant aux événements en Amérique du Nord qu’à ceux en Europe.
La semaine prochaine, il défendra son titre au championnat Travelers, au Connecticut. Il s’envolera ensuite vers la France et l’Angleterre, où il participera à l’Omnium de France, à Paris, avant l’Omnium d’Écosse, à Aberdeen, et l’Omnium britannique, à Southport.