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La tragédie est la conséquence de négligences des responsables politiques, selon le maire de Londres
LONDRES | ( AFP) Le maire de Londres, Sadiq Khan, a estimé hier que l’incendie de la tour Grenfell, qui a fait 58 morts présumés, était un «accident évitable» causé par «une série d’erreurs et de négligences».
L’édile s’exprimait à l’issue d’un service religieux organisé en hommage aux victimes dans une église proche de la tour.
Le sinistre était «un accident évitable qui n’aurait pas dû se produire», a-t-il dit, sur la BBC.
«Cette tragédie est la conséquence d’erreurs et de négligences de la part de responsables politiques, de la mairie [de quartier] et du gouvernement», a-t-il ajouté.
BILAN PROVISOIRE
L’incendie, d’origine inconnue, a ravagé, dans la nuit de mardi à mercredi, un immeuble de logements sociaux de l’ouest de la capitale britannique, faisant 30 morts confirmés, et 28 autres présumés, selon un bilan provisoire fourni samedi par la police.
Ce bilan très lourd a provoqué la colère des survivants et proches des victimes, qui accusent les autorités locales de ne pas avoir entendu les cris d’alerte concernant la sécurité du bâtiment parce qu’ils provenaient d’une population majoritairement modeste.
De nombreux résidents ont ainsi affirmé qu’il n’y avait pas d’issue de secours, pas d’extincteurs, pas d’alarmes incendie.
«La communauté locale a le sentiment d’avoir été mal traitée parce que certains d’entre eux sont pauvres», a souligné le maire de Londres.
Dans une tribune publiée hier dans The Observer, Sadiq Khan estime également «crucial que toute la vérité soit faite sur ce qui s’est passé, et de découvrir si des avertissements ont été ignorés».
«Nous avons une dette envers toutes les victimes», a-t-il ajouté. «Faire en sorte que leurs familles soient correctement prises en charge, et que ça ne se reproduise plus jamais.»
TRAVAUX
Samedi, un haut responsable de la police londonienne, Stuart Cundy, a assuré que l’enquête s’intéresserait aux récents travaux de rénovation de l’immeuble, et notamment au revêtement installé sur la façade, qui aurait contribué à favoriser la propagation de l’incendie.
Ce revêtement était-il autorisé pour ce type d’immeuble, ou faisait-il partie de ceux qui sont «interdits»? s’est interrogé, dimanche, le ministre des Finances, Philip Hammond, sur la BBC.
«Il a deux questions différentes ici. La première, c’est : est-ce que nos réglementations sont correctes, est-ce qu’elles autorisent le bon type de matériaux et interdisent les mauvais? La seconde, c’est : ont-elles été correctement appliquées?» a-t-il ajouté.
«Ce sera à l’enquête de le dire», a-t-il dit.