Le film Dure soirée manque de mordant
La production se veut amusante, mais parfois trop timide
Depuis Bridesmaids, ce que l’on appelle le «film de filles» a considérablement évolué. Dans ces comédies souvent irrévérencieuses, les femmes y sont désormais décomplexées. Elles rotent, pètent, vomissent, boivent et parlent de sexe en termes crus même si les scénaristes ont encore du mal à les faire sortir de situations traditionnelles.
C’est dans ce contexte de volonté de ménager la chèvre et le chou que s’inscrit Dure soirée, une comédie qui, somme toute, demeure bien timide dans son désir de continuer à faire reculer les barrières qui brident encore bien souvent l’humour au féminin.
SYNOPSIS
Il y a 10 ans, en première année d’université, Jess (Scarlett Johansson), Alice (Jillian Bell), Frankie (Ilana Glazer) et Blair (Zoe Kravitz) étaient meilleures amies. Aujourd’hui, Jess est une politicienne cherchant à être élue, Alice est prof et toujours aussi dépendante affective, Frankie est une activiste alors que Blair, son ex, est en plein divorce et souhaite la garde de son fils. Point de départ de la comédie, Jess va épouser Peter (Paul W. Downs), et Alice lui organise une fin de semaine d’enterrement de vie de jeune fille à Miami. Sur place, le quatuor est rejoint par Pippa (Kate McKinnon), une Australienne – que ne connaissent pas les autres femmes – avec qui Jess a développé une solide amitié lors de sa deuxième année d’études.
Dès leur première soirée, les jeunes femmes se lâchent lousse. La cocaïne et l’alcool coulent à flots et elles rentrent dans leur magnifique maison, prêtée par un commanditaire de Jess, dans un état peu normal. Elles décident alors de commander un effeuilleur… qu’elles tuent accidentellement. Leur préoccupation devient donc d’éviter la prison et, par conséquent, de se débarrasser du corps. Le quintette essaye donc tout, y compris d’envoyer Blair coucher avec les voisins (Demi Moore et Ty Burrell) dont la caméra de sécurité a tout enregistré.
Les gags abondent, certains plus réussis que d’autres. Le faux accent australien de Kate McKinnon finit par lasser, d’autant que la comédienne de SNL est sous-employée. La possessivité d’Alice tombe également dans la lourdeur répétitive, de même que l’absence de gags pour le personnage de Blair. La meilleure trouvaille est sans conteste l’opposition entre ce week-end débridé pour femmes et celui, tout tranquille, d’enterrement de vie de garçon de Peter.
Alors oui, on s’amuse lors de cette Dure soirée de 101 minutes, mais pas autant qu’on l’aurait espéré.