Le Journal de Montreal

Le film Dure soirée manque de mordant

La production se veut amusante, mais parfois trop timide

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Depuis Bridesmaid­s, ce que l’on appelle le «film de filles» a considérab­lement évolué. Dans ces comédies souvent irrévérenc­ieuses, les femmes y sont désormais décomplexé­es. Elles rotent, pètent, vomissent, boivent et parlent de sexe en termes crus même si les scénariste­s ont encore du mal à les faire sortir de situations traditionn­elles.

C’est dans ce contexte de volonté de ménager la chèvre et le chou que s’inscrit Dure soirée, une comédie qui, somme toute, demeure bien timide dans son désir de continuer à faire reculer les barrières qui brident encore bien souvent l’humour au féminin.

SYNOPSIS

Il y a 10 ans, en première année d’université, Jess (Scarlett Johansson), Alice (Jillian Bell), Frankie (Ilana Glazer) et Blair (Zoe Kravitz) étaient meilleures amies. Aujourd’hui, Jess est une politicien­ne cherchant à être élue, Alice est prof et toujours aussi dépendante affective, Frankie est une activiste alors que Blair, son ex, est en plein divorce et souhaite la garde de son fils. Point de départ de la comédie, Jess va épouser Peter (Paul W. Downs), et Alice lui organise une fin de semaine d’enterremen­t de vie de jeune fille à Miami. Sur place, le quatuor est rejoint par Pippa (Kate McKinnon), une Australien­ne – que ne connaissen­t pas les autres femmes – avec qui Jess a développé une solide amitié lors de sa deuxième année d’études.

Dès leur première soirée, les jeunes femmes se lâchent lousse. La cocaïne et l’alcool coulent à flots et elles rentrent dans leur magnifique maison, prêtée par un commandita­ire de Jess, dans un état peu normal. Elles décident alors de commander un effeuilleu­r… qu’elles tuent accidentel­lement. Leur préoccupat­ion devient donc d’éviter la prison et, par conséquent, de se débarrasse­r du corps. Le quintette essaye donc tout, y compris d’envoyer Blair coucher avec les voisins (Demi Moore et Ty Burrell) dont la caméra de sécurité a tout enregistré.

Les gags abondent, certains plus réussis que d’autres. Le faux accent australien de Kate McKinnon finit par lasser, d’autant que la comédienne de SNL est sous-employée. La possessivi­té d’Alice tombe également dans la lourdeur répétitive, de même que l’absence de gags pour le personnage de Blair. La meilleure trouvaille est sans conteste l’opposition entre ce week-end débridé pour femmes et celui, tout tranquille, d’enterremen­t de vie de garçon de Peter.

Alors oui, on s’amuse lors de cette Dure soirée de 101 minutes, mais pas autant qu’on l’aurait espéré.

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