« C’est ma vie qu’il y avait là »
Une artiste-peintre de la Rive-Sud a tout perdu après le bris d’une conduite qui a inondé quatre résidences
Le travail d’une vie d’une artiste-peintre du Vieux-Longueuil a été emporté par un bris de conduite majeur qui a inondé quatre résidences de son quartier, dans la nuit de lundi à hier.
«C’est ma vie qu’il y avait là, raconte Louise Rouleau, les deux pieds dans l’eau et la boue. Presque toutes mes oeuvres sont souillées, imbibées. Le plancher flottait et je voyais mes choses à la dérive, c’était terrible. [...] J’enseignais à cet endroit aussi, je ne peux plus travailler.»
Lundi, vers 23 h 30, l’artiste-peintre s’est fait réveiller en catastrophe par un voisin qui voyait l’eau monter très rapidement. En quelques minutes, elle se trouvait à la moitié des portes de garage, en plus d’inonder les sous-sols. En tout, quatre immeubles de six logements ont été évacués, à l’intersection des rues Belcourt et Boucher.
CHUTES DU NIAGARA
«Avec le bruit que ça faisait, on se croyait à côté des chutes du Niagara, je n’exagère même pas», raconte Mme Rouleau, artiste depuis une quarantaine d’années.
Elle est rapidement allée constater l’étendue des dégâts, mais il n’y avait rien à faire.
«In extremis, j’ai sauvé de l’eau deux oeuvres et le portfolio qui contient tous les articles de journaux où on a parlé de moi, de mon parcours. C’était très important de le sauver, car je veux le donner à mes enfants, pour qu’ils puissent se souvenir de ce que j’ai fait», explique Louise Rouleau, qui expose une trentaine d’oeuvres à Chicago, pour une durée de quatre mois.
ASSURANCES
Lors du passage du Journal en après-midi, des travaux étaient en cours pour remplacer la conduite de 16 pouces qui a cédé, elle datait de 1968. Cent cinquante-trois résidences du secteur ont vu leur alimentation en eau coupée pour que les réparations puissent être effectuées. À la Ville de Longueuil, on précise que la cause du bris n’a pas été déterminée.
«Les citoyens concernés devraient ravoir leur eau [ce matin]. À partir du moment où l’eau sera rétablie, un avis d’ébullition préventif sera en vigueur jusqu’à nouvel ordre», a indiqué Louis-Pascal Cyr, chef de service aux affaires publiques à Longueuil.
Moins préoccupée par la coupure d’eau, une citoyenne sinistrée pestait plus contre ses assurances.
«Ça nous a frappés avec une telle intensité que mon frigo, qui est très lourd s’est renversé. On nous a dit de ne toucher à rien et que quelqu’un passerait jeudi, s’insurge Kim Poirier. Ça n’a aucun sens, c’est trop long! Pendant ce temps, il faut que je laisse la boue?»
De son côté, Louise Rouleau espère que son cauchemar va se régler rapidement auprès de ses assurances, mais elle est consciente qu’il pourra s’agir d’un long processus pour établir la valeur des biens perdus dans le sinistre.