5 gangsters « rouges » derrière les barreaux pour longtemps
Cinq membres de gangs de rue impliqués dans deux meurtres perpétrés pour le compte de la mafia montréalaise, en janvier 2013, ont été condamnés à plusieurs années d’incarcération hier.
Olivier Gay, Stanley Minuty, Edrick Antoine, Kevin Tate et Léonard Faustin Étienne ont reçu des peines variant entre 12 et quatre ans de pénitencier. La semaine dernière, ils s’étaient reconnus coupables de complot, renonçant ainsi à un procès de quatre mois prévu en 2018.
18 ANS DERRIÈRE LES BARREAUX
En fait, Gay, 34 ans, a écopé d’une peine totalisant 18 ans d’incarcération – la plus sévère imposée à ces membres des Rouges – pour avoir participé aux meurtres de Gaétan Gosselin et de Vincenzo Scuderi, tués à neuf jours d’intervalle. Mais en soustrayant sa détention provisoire, il lui reste 12 années à purger.
Le 31 janvier 2013, Gay a abattu Vincenzo Scuderi qui arrivait chez lui, dans le secteur Saint-Léonard. La victime était associée au mafioso Giuseppe «Ponytail» De Vito, mort empoisonné au cyanure en juillet de la même année.
«10-4. Jamais deux sans trois. Je commence à y prendre goût», avait écrit Gay à son patron et ex-chef du gang Unit 44, Harry Mytil, dans un texto incriminant, après l’assassinat.
ERREURS CRUCIALES
Les quatre autres ont admis avoir comploté le meurtre de Gosselin, tué à l’âge de 69 ans, le 22 janvier précédent. Cette fois, c’est Minuty, 33 ans, qui était le tireur.
Gosselin, qui était le meilleur ami du caïd mafieux Raynald Desjardins, a été abattu en face de son domicile à Montréal-Nord. Une caméra de surveillance de sa résidence a filmé Minuty en train de lui tirer plusieurs projectiles d’arme à feu.
Le tireur a abandonné l’arme sur un terrain voisin et s’est enfui en compagnie d’Edrick Antoine, qui avait pris son véhicule personnel et dont le numéro de plaque a été noté par un témoin, puis relayé au SPVM. Minuty et Antoine ont été arrêtés le soir même.
Les deux victimes semblent avoir été assassinées parce que Desjardins et De Vito avaient formé une alliance pour déloger le clan Rizzuto à la tête de la mafia. L’enquête du SPVM n’a toutefois pas permis de déterminer avec certitude l’identité du ou des commanditaires de ces meurtres.
Harry Mytil a payé cher pour les erreurs de ses troupiers. Avant d’être accusé comme eux, il a été éliminé par balles, en avril suivant, à Laval.
Le juge Guy Cournoyer a entériné les suggestions de sentences que lui avaient présentées la Couronne et la défense, en citant en «exemple» le travail «exceptionnel de collaboration» des procureurs impliqués.