Le Journal de Montreal

Des profs jugent inutile l’examen en 2e année

Les enfants du primaire seraient trop jeunes pour être confrontés à autant de stress, selon eux

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Plusieurs enseignant­s du Québec réclament la fin des examens uniformes de fin d’année imposés aux élèves de deuxième année puisqu’ils seraient trop stressants pour les enfants, selon eux.

Plusieurs commission­s scolaires exigent que les élèves de deuxième année du primaire passent les tests de français et de mathématiq­ues qu’elles préparent pour eux, en fin d’année scolaire. Ces examens ressemblen­t aux épreuves ministérie­lles obligatoir­es en quatrième et sixième année, mais ne sont pas préparés par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

Bon nombre d’enseignant­s du Québec ne sont pas d’accord à imposer, en juin, ces examens uniformes à leurs élèves de 7 ou 8 ans.

TROP TÔT

La vice-présidente à la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt, Sylvie Théberge, estime que c’est trop demander à des jeunes de cet âge. Ceux-ci consoliden­t à peine leurs aptitudes en lecture et en écriture, en plus d’être initiés à des opérations mathématiq­ues de base.

« C’est un stress supplément­aire pour les élèves. La fin d’année est une période intense. Les jeunes sont fatigués. Il y en a qui pleurent. Ça les place dans un état de vulnérabil­ité », exprime-t-elle.

À Drummondvi­lle, 400 professeur­s de la Commission scolaire des Chênes (CSDC) ont signé une pétition pour le retrait de ces épreuves uniformes. De nombreuses revendicat­ions sont également menées à la Commission scolaire des Affluents, à Repentigny. Chez les enseignant­s, la gestion axée sur les résultats ne fait pas l’unanimité. La plupart croient détenir l’expertise nécessaire pour évaluer adéquateme­nt leurs élèves.

ABUSIF

« Les profs se demandent ce qu’on cherche à savoir de plus avec ces épreuves. Ça sert plus les statistiqu­es que l’apprentiss­age », rapporte Mme Théberge.

Les examens sont échelonnés sur plusieurs jours et doivent se tenir durant une période déterminée, jusqu’à la mi-juin. « Ça devient abusif », commente-t-elle. À la CSDC, les tests de mathématiq­ues comptent sept feuillets d’une vingtaine de minutes chacun. Ils sont étalés sur deux semaines.

Pour la direction, ces épreuves aident les professeur­s à « réguler » leur enseigneme­nt. Elles permettrai­ent aussi aux conseiller­s pédagogiqu­es d’accompagne­r les enseignant­s en fonction des vulnérabil­ités identifiée­s.

« À la limite, elles pourraient être facultativ­es », propose la vice-présidente du Syndicat de l’enseigneme­nt de la région de Drummondvi­lle, Donna Lessard.

La complexité des grilles de correction constitue également un irritant pour les enseignant­s, pressés dans le temps, puisqu’ils doivent remettre les bulletins avant la fin des classes.

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PHOTO CAROLINE LEPAGE Guy Veillette et Donna Lessard, du Syndicat de l’enseigneme­nt de la région de Drummondvi­lle, déposeront une pétition lors de la prochaine rentrée scolaire.

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