Des profs jugent inutile l’examen en 2e année
Les enfants du primaire seraient trop jeunes pour être confrontés à autant de stress, selon eux
DRUMMONDVILLE | Plusieurs enseignants du Québec réclament la fin des examens uniformes de fin d’année imposés aux élèves de deuxième année puisqu’ils seraient trop stressants pour les enfants, selon eux.
Plusieurs commissions scolaires exigent que les élèves de deuxième année du primaire passent les tests de français et de mathématiques qu’elles préparent pour eux, en fin d’année scolaire. Ces examens ressemblent aux épreuves ministérielles obligatoires en quatrième et sixième année, mais ne sont pas préparés par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
Bon nombre d’enseignants du Québec ne sont pas d’accord à imposer, en juin, ces examens uniformes à leurs élèves de 7 ou 8 ans.
TROP TÔT
La vice-présidente à la Fédération des syndicats de l’enseignement, Sylvie Théberge, estime que c’est trop demander à des jeunes de cet âge. Ceux-ci consolident à peine leurs aptitudes en lecture et en écriture, en plus d’être initiés à des opérations mathématiques de base.
« C’est un stress supplémentaire pour les élèves. La fin d’année est une période intense. Les jeunes sont fatigués. Il y en a qui pleurent. Ça les place dans un état de vulnérabilité », exprime-t-elle.
À Drummondville, 400 professeurs de la Commission scolaire des Chênes (CSDC) ont signé une pétition pour le retrait de ces épreuves uniformes. De nombreuses revendications sont également menées à la Commission scolaire des Affluents, à Repentigny. Chez les enseignants, la gestion axée sur les résultats ne fait pas l’unanimité. La plupart croient détenir l’expertise nécessaire pour évaluer adéquatement leurs élèves.
ABUSIF
« Les profs se demandent ce qu’on cherche à savoir de plus avec ces épreuves. Ça sert plus les statistiques que l’apprentissage », rapporte Mme Théberge.
Les examens sont échelonnés sur plusieurs jours et doivent se tenir durant une période déterminée, jusqu’à la mi-juin. « Ça devient abusif », commente-t-elle. À la CSDC, les tests de mathématiques comptent sept feuillets d’une vingtaine de minutes chacun. Ils sont étalés sur deux semaines.
Pour la direction, ces épreuves aident les professeurs à « réguler » leur enseignement. Elles permettraient aussi aux conseillers pédagogiques d’accompagner les enseignants en fonction des vulnérabilités identifiées.
« À la limite, elles pourraient être facultatives », propose la vice-présidente du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville, Donna Lessard.
La complexité des grilles de correction constitue également un irritant pour les enseignants, pressés dans le temps, puisqu’ils doivent remettre les bulletins avant la fin des classes.