Lutte infernale malgré l’accalmie
Plus d’un millier de pompiers combattent le brasier dans le centre du pays afin d’éviter de nouvelles tragédies
LISBONNE | (AFP) Le Portugal connaissait hier soir une relative accalmie sur le front des incendies dans le centre du pays, dont le principal est considéré comme maîtrisé par les autorités, mais un millier de pompiers restaient mobilisés pour éviter une nouvelle tragédie.
L’immense incendie autour de Pedrogao Grande, qui avait démarré samedi et fait 64 morts et 204 blessés, «est sous contrôle», c’est-à-dire circonscrit, mais non éteint, a annoncé le commandant régional de la protection civile Vitor Vaz Pinto.
Cependant, «il y a eu des reprises de feu fortes, attisées par l’intensification du vent» autour de la commune de Gois, plus au nord, où se concentrent désormais les foyers les plus importants, a expliqué le responsable local de la protection civile Carlos Tavares.
Avions et hélicoptères continuaient de quadriller le ciel, larguant de l’eau sur les colonnes de fumée s’élevant des collines, tandis que 1200 pompiers et 400 véhicules arpentaient le terrain.
«Nous espérons venir à bout pendant la nuit des deux fronts persistants qui nous ont donné tant de travail», a-t-il ajouté en début de soirée hier, mettant en avant l’humidité de l’air qui facilite la tâche des pompiers.
PISTE CRIMINELLE
Le président de la Ligue des pompiers a relancé l’hypothèse d’une origine criminelle de l’incendie, alors que la police avait écarté dès dimanche cette piste, au profit de celle d’un orage sec au cours duquel la foudre aurait embrasé la forêt.
«Je pense, jusqu’à preuve du contraire (...) que l’incendie est d’origine criminelle», a déclaré aux médias locaux Jaime Marta Soares. Selon lui, «l’incendie avait déjà débuté depuis deux heures» samedi, lorsque l’orage a éclaté.
«Le pays exige des réponses claires à des doutes légitimes» sur les origines du drame, a réagi le président du Parlement Eduardo Ferro Rodrigues durant une séance solennelle consacrée aux victimes de la tragédie, avant de s’exclamer «Comment tout cela a-t-il pu se passer?»
REFUS D’ÉVACUER
Sur le terrain, les autorités locales s’inquiétaient du refus de certaines personnes de quitter leurs maisons malgré les ordres d’évacuation. Dans le village d’Alcafaz, six habitants ont ainsi décidé de rester coûte que coûte, par crainte que les secours n’arrivent jamais.
La météo portugaise prévoyait des conditions «plus favorables» à la lutte contre l’incendie, avec des températures en baisse autour de 35°C et un air plus humide.