Parmi l’élite mondiale à 22 ans
À 21 ans, après une première année sur le circuit Ironman 70,3, Stéphanie Roy faisait le pari ambitieux de passer chez les pros. À 22 ans, en tout début de saison, elle a déjà deux médailles au cou et une participation confirmée au Championnat du monde Ironman 70.3. Ce week-end, Stéphanie participera au Ironman 70.3 de Mont-Tremblant.
«J’aime mieux arriver septième parmi les meilleures que première de mon groupe d’âge», résume l’athlète originaire de Rosemère.
Mais Stéphanie Roy ne finit pas septième. Au début du mois, elle a remporté les grands honneurs au Ironman 70.3 de Raleigh. Plus tôt au printemps, au Ironman 70.3 de Porto Rico, elle s’est frayé un chemin jusqu’à la deuxième marche du podium à travers les vedettes du circuit, dont la Canadienne Alicia Kaye et la Danoise Helle Frederiksen.
DE L’ITU À IRONMAN
Bien que Stéphanie Roy vienne tout juste de souffler 22 chandelles, elle accumule déjà une certaine expérience en triathlon.
«À l’école primaire, je jouais au soccer et j’aimais courir. En plus, je nageais, parce que ma mère trouvait ça important que j’apprenne à bien nager», raconte Stéphanie.
«Mon professeur d’éducation physique a décidé de partir une équipe de triathlon lorsque j’étais en 3e année. Je ne le remercierai jamais assez. C’est lui qui m’a fait découvrir le triathlon.» Et c’est elle qui à son tour a fait découvrir le triathlon à sa soeur aîné, Karol-Anne Roy, membre de l’équipe du Québec.
Les premières compétitions de Stéphanie se sont déroulées au sein du circuit de l’Union internationale de triathlon (ITU), mais ses performances dans l’épreuve de nage hypothéquaient sérieusement sa course, la formule ITU permettant le sillonnage.
«Je sortais de l’eau trop loin derrière le peloton de tête. C’était impossible pour moi d’aller chercher les meneurs seule», dit Stéphanie. Plus endurante que puissante, elle choisit alors de passer au demi-ironman.
LE QUOTIDIEN D’UNE JEUNE PRO
Stéphanie Roy est athlète professionnelle sans s’y consacrer à temps plein. L’étudiante en ergothérapie met autant d’énergie à l’université que dans son sport. Et elle ne mesure pas ses efforts ni dans l’un ni dans l’autre.
«Je m’entraîne environ cinq heures par jour. Le reste du temps, j’étudie et je récupère. Mon entraîneur dit que j’ai une vie de moine», avoue l’athlète en riant.
Disciplinée, elle n’y voit pas de grands sacrifices. Depuis qu’elle reste à Trois-Rivières, entraînée par Pascal Dufresne, elle se sent en confiance et bien entourée avec la «gang du garage».
Cette année, Stéphanie travaille sur ses faiblesses d’arrache-pied, passant plus de 12 heures par semaine en piscine et enchaînant les routines de musculation pour développer sa puissance. Cela ne vient pas à bout de la motivation de la coureuse.
«Mon entraîneur me donne de courtes sorties de course comme bonbon, après une séance difficile. Il sait que c’est ce que je préfère», dit celle qui a bouclé le demi-marathon qui clôt le 70.3 en 1 h 21 min 24 s à Porto Rico.
CHEZ ELLE
Stéphanie Roy serait du départ du Ironman 70.3 de Mont-Tremblant, dimanche. Elle regarde les prévisions météorologiques en espérant une vague de chaleur, ce qui l’avantagerait par rapport aux autres concurrentes.
«L’an dernier, j’y allais pour l’expérience. Cette année, j’aimerais me placer dans le top 5, et peut-être même le podium, si j’ai une très bonne course», dit la jeune athlète, heureuse de compétitionner chez elle.
Celle qui boude les montres et autres gadgets en compétition se fiera à ses sensations pendant sa course.
«Si j’avais vu mes laps à Raleigh, je me serais probablement forcée à ralentir… et je n’aurais jamais gagné», pense Stéphanie.
L’IRONMAN À HAWAÏ?
La bannière Ironman a fait un bon travail pour faire rayonner la distance 70.3, qui n’a rien d’une demi-distance. Il s’avère toutefois qu’en longue distance, le grand rendez-vous demeure le Championnat du monde Ironman à Kona, à Hawaï. Stéphanie Roy ne cache pas son intérêt pour la distance.
«Je suis endurante et je résiste à la chaleur. Je serais une bonne candidate pour Kona, selon mon entraîneur, dit Stéphanie. Mais on n’est pas pressé, et on a le temps.
«Je ne souhaite pas tout gagner pendant deux ans et disparaître. Je vise une progression constante», précise-t-elle.
Stéphanie considère son jeune âge comme une de ses forces.
«Si j’avais 30 ans, je voudrais pousser les choses pour évoluer plus rapidement. Là, j’ai le temps de me développer de la bonne façon.»
Sage, disciplinée, rigoureuse, travaillante, Stéphanie Roy semble posséder la maturité requise pour performer en longue distance, en plus d’aptitudes physiques exceptionnelles. Une athlète à surveiller, sans aucun doute.