Jean-Baptise, c’est lui !
Tous les 24 juin, Jean-Baptiste Lépine célèbre la fête nationale ainsi que son propre anniversaire de naissance... et de mariage. Cet oiseau rare est un véritable amoureux du Québec.
Nul n’honore mieux son nom et sa date de naissance que JeanBaptiste Lépine, un amoureux du Québec né un 24 juin qui a trouvé une façon originale de rendre cette date encore plus significative.
«Pour moi, le Québec est une véritable terre promise, mentionne celui qui souffle ses 57 bougies demain. Je nous trouve très choyés de vivre ici.»
Tous les 24 juin, Jean-Baptiste Lépine célèbre à la fois la fête nationale et son anniversaire de naissance entouré des siens. Cette année ne fera pas exception: il invitera quelques amis à fêter chez lui.
Si la mère de M. Lépine a choisi de le prénommer ainsi, c’est évidemment parce qu’il est né un 24 juin. Mais pour le natif de L'Ancienne-Lorette, près de Québec, cette décision a parfois été lourde de conséquences.
«Comme ma mère était très catholique et qu’elle m’avait donné ce nom-là, je me devais d’être toujours un bon garçon, indique-t-il. Pour elle, j’étais son petit saint: Dieu lui avait envoyé son Jean-Baptiste. À cause de ça, j’ai toujours eu peur de faire de la peine aux autres. Ça m’a pris du temps avant de prendre ma place, de riposter quand il fallait que je réclame mes droits.»
Bien qu’il soit le 16e enfant de la famille, Jean-Baptiste Lépine a toujours senti que sa mère possédait une affection particulière pour lui, en raison du caractère divin de sa date de naissance.
«Ma mère a eu 18 enfants et elle les a tous adorés énormément, mais elle avait un amour spécial pour moi, parce que j’étais son Jean-Baptiste, mentionne-t-il. Ça avait une signification très forte pour elle.»
MARIÉ À LUI-MÊME
Même si son anniversaire coïncide avec la fête nationale, Jean-Baptiste Lépine ne s’est jamais senti négligé ce jour-là. «Au contraire, personne n’oublie ma fête à cause de mon nom!», rigole-t-il. Surtout qu'en 1993, l’homme de Québec a été saisi d’une envie de faire les choses différemment.
Tandis que les Québécois trinquaient aux quatre coins de la province, il a plutôt convié ses proches dans la cour arrière de son frère pour une cérémonie bien particulière: son union avec lui-même.
«Le jour de mes 33 ans, j’ai décidé de me marier à moi-même, parce que je voulais apprendre à m’aimer et à me pardonner, comme il faut le faire avec les autres.»
«Je trouvais que c’était la plus brillante des idées, parce que la seule personne qu’on est obligé de côtoyer toute notre vie, c’est soi-même. On ne peut pas se séparer de soi!»
UNE GRANDE FÊTE
Pour l’occasion, le futur époux avait commandé un immense buffet et avait même organisé un spectacle de feux d’artifice pour clore la soirée.
«À deux semaines d’avis, j’ai appelé environ 35 personnes pour les inviter à mon mariage et elles sont presque toutes venues, relate-t-il. J’étais surpris parce que j’avais vraiment fait ça à l’improviste!»
Comme la sologamie n’est pas légale au Canada, c’est le frère du marié qui faisait office de célébrant. Après que celui-ci ait prononcé un bref discours, M. Lépine s’est lui-même passé la bague au doigt.
L’an prochain, pour ses noces d’argent, l’original quinquagénaire souhaite souligner en grand le pacte qu’il a conclu avec lui-même ce jour-là.
«Je vais inviter tout le monde que je connais aux plaines d’Abraham le soir de la fête nationale». Je pense que c’est l’emplacement tout désigné pour moi, étant donné qu’on y fête la Saint-Jean-Baptiste chaque année!»
« POUR MOI, LE QUÉBEC EST UNE VÉRITABLE TERRE PROMISE. JE NOUS TROUVE TRÈS CHOYÉS DE VIVRE ICI. »
– Jean-Baptiste Lépine