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Le ministère de la Santé souhaite embaucher 150 omnipraticiens et anesthésistes français pour améliorer l’accès en première ligne et réduire les délais d’attente en chirurgie, a appris Le Journal.
Au total, 100 postes de médecins de famille et 50 en anesthésie sont disponibles dans un «calendrier serré», indique un document du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) obtenu par Le Journal.
ASSEZ DE MÉDECINS
Les postes ouverts pour les omnipraticiens sont en première ligne, dans des quartiers en pénurie (Québec, Montréal, Montérégie et les Laurentides). Hier, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a répété au Journal qu’il y a «en masse de docteurs au Québec», mais évoque plutôt un problème d’accès.
«Les médecins qu’on recrute, ce n’est pas pour donner plus de flexibilité ou de temps libre aux médecins existants. C’est pour faire fonctionner des salles additionnelles», dit-il.
«Si je pouvais faire en sorte que tous les Québécois aient un médecin de famille demain matin, je le ferais. Mais je n’ai pas de baguette magique», ajoute-t-il.
Déjà, des syndicats s’inquiètent de cette mesure (voir autre texte).
«Sur le fond, je ne comprends pas le message. Ça génère beaucoup d’inquiétudes chez les finissants», dit le Dr Jean-François Courval, président de l’Association des anesthésiologistes du Québec.
PRISE EN CHARGE
Rappelons que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec s’est engagée à ce que tous les Québécois (environ 85 %) soient pris en charge d’ici la fin 2017. Un objectif ambitieux, considérant que 74 % des gens étaient suivis, en décembre dernier, selon le MSSS.
«Au Québec, un médecin de famille qui sort de l’université a de la misère à prendre en charge 300 patients, soutient le Dr Barrette. Un médecin français va venir et va en prendre 1500 sans aucun problème.»
Du côté des anesthésistes, le MSSS souhaite pourvoir aux postes vacants dans 25 hôpitaux et réduire les délais d’attente (parfois plus d’un an) pour des chirurgies. Quelque 25 salles d’opération seront ouvertes en 2017, mais le MSSS est dans l’incapacité de les faire fonctionner, en raison du manque de ces spécialistes.
CANDIDATURES REÇUES
«Nous, on veut solutionner le plus rapidement possible les problèmes. Il y a assez de médecins au Québec, la capacité offrable n’est pas encore au rendez-vous. Alors, voyez ça comme étant une mesure d’appoint», dit le ministre. Des candidatures de médecins français ont déjà été reçues au MSSS. Ceuxci seront assujettis aux règles actuelles prévues aux ententes de reconnaissance de diplômes. Selon le document du MSSS, les Français devront respecter certaines règles de pratique durant quatre ans et pourront varier leur exercice par la suite.