Le retour des « pantalons de clown » ?
On saura ce soir si le syndicat des policiers de Montréal appelle ses membres à enfiler de nouveau leurs «pantalons de clown». Une hypothèse peu probable selon des experts.
La Fraternité avait demandé lundi aux agents de porter leurs uniformes complets en raison des avancées dans les négociations sur les conditions de travail de ses membres. Cet avis arrive à expiration ce soir à 23 h.
«L’abandon des pantalons de camouflage est un risque calculé pour le syndicat qui sent qu’il est tout proche d’un accord», estime Danielle Pilette, spécialiste des affaires municipales.
«Si les policiers les enfilaient à nouveau, il faudrait qu’ils aient de solides explications à fournir à la population», ajoute la professeure à l’UQAM.
Plus mesuré, l’ex-responsable des ressources humaines de la Ville, JeanYves Hinse, juge aussi qu’on se dirige vers une entente chez les policiers.
«La main tendue de la Fraternité est un signal clair de bonne foi, dit celui qui est désormais professeur à HEC. Les solutions ne peuvent se trouver que dans le dialogue et non dans le rapport de force.»
DIALOGUE
Les discussions ont en effet repris fin mai effaçant le coup d’éclat des policiers lors de l’inauguration des festivités du 375e. Le 17 mai, ils avaient installé des panneaux publicitaires moquant le maire Denis Coderre, puis avaient défilé dans les rues juste avant l’illumination du pont Jacques-Cartier, faisant craindre des débordements.
«La Ville veut éviter le pire pour les célébrations du 375e», avance Mme Pilette.
En témoigne l’accord conclu le mois dernier avec les pompiers. Ceux-ci ont «négocié par dépit» en raison de la loi sur les régimes de retraite qu’ils contestent en cour, a rappelé hier au
Journal le président de l’Association des pompiers de Montréal, Ronald Martin. Mais celui-ci s’est aussi dit «satisfait qu’il y ait eu un dénouement» après trois ans de conflit.
Dimanche soir, le pont Jacques-Cartier sera à nouveau illuminé à la demande du maire qui n’avait pas apprécié que le spectacle du 17 mai soit gâché pour des milliers de Montréalais.