Le Journal de Montreal

Bientôt un chèque pour des milliers de professeur­s

- ÉRIC YVAN LEMAY

Des dizaines de milliers d’enseignant­s québécois qui n’étaient pas payés le jour de la Saint-JeanBaptis­te auront bientôt droit à un chèque, selon un jugement récent.

Cette victoire touche les «oubliés» de la fête nationale, soit jusqu’à 32 000 employés à statut précaire et non permanents parmi les 104 000 enseignant­s québécois. La plupart d’entre eux seront désormais payés lors de cette journée fériée, s’ils ont travaillé dans les semaines précédente­s, comme prévu par la Loi sur les normes du travail.

La décision rendue le 4 mai dernier par le Tribunal d’arbitrage risque de faire jurisprude­nce pour l’ensemble du Québec. L’arbitre de grief Andrée St-Georges a reconnu que la Commission scolaire Marie-Victorin devait payer plusieurs jours fériés, dont la fête nationale, à des enseignant­s suppléants occasionne­ls (SO) pour les trois dernières années. Les deux enseignant­es SO qui ont servi de cas types n’ont pas de postes permanents et ont effectué plusieurs remplaceme­nts depuis 2014-2015.

GRIEFS

Pour le syndicat de Champlain, qui représente les professeur­s de trois commission­s scolaires, ce sont environ 1000 personnes qui sont touchées par cette décision. À l’échelle provincial­e, ce sont 13 268 emplois précaires en enseigneme­nt et 19 455 à temps partiel non permanents qui sont potentiell­ement visés par le règlement. Des griefs ont été déposés dans plusieurs autres commission­s scolaires.

«Ça représente plusieurs dizaines de milliers de dollars seulement pour nos trois commission­s scolaires», dit Éric Gingras, président du Syndicat de l’enseigneme­nt de Champlain. Même s’il n’y a plus d’élèves en classe à partir du 23 juin, la plupart des enseignant­s vont travailler jusqu’au 27 ou 28 juin avant le congé estival.

JUGEMENT PORTÉ EN APPEL

M. Gingras estime que les employés à statut précaire, qui représente­nt jusqu’à 40 % du personnel enseignant, ont droit aux mêmes normes du travail que l’ensemble des travailleu­rs du Québec. Or, malgré les dispositio­ns de la Loi sur les normes du travail et de la Loi sur la fête nationale, les professeur­s remplaçant­s, sauf exception, n’ont jamais eu droit aux jours fériés. «On demande juste la reconnaiss­ance de leurs droits», dit-il.

M. Gingras précise toutefois que les paiements sont suspendus puisque la décision a été portée en appel.

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