« Le gouvernement n’a pas d’affaire dans le commerce de détail »
Que pensez-vous de ceux qui disent que la vente de cannabis dans les dépanneurs Couche-Tard «banalisera» son usage ? Ça me choque et ça m’insulte. Depuis 40 ans, je me suis toujours battu pour qu’on reconnaisse notre industrie comme responsable. Nous ne sommes pas un commerce banal. Nous ne banalisons pas notre métier. C’est très condescendant de dire cela. Je veux que ce soit clair. On vend depuis des années de l’alcool et du tabac de façon sécuritaire. Nous sommes des experts internationaux dans la vente au détail. Nous brassons des affaires dans plus de 25 pays, et bientôt 30. On «carte» les gens qui viennent dans nos dépanneurs. On surveille de très près la vente d’alcool et de tabac aux mineurs. On nous surveille tous les jours. Ce n’est certainement pas nous qui allons banaliser l’usage du cannabis. Que pensez-vous de la possibilité d’offrir à la Société des alcools du Québec (SAQ) la distribution du cannabis au Québec ? Nous sommes les mieux placés pour vendre du cannabis. Notre réseau de dépanneurs et notre structure de coûts en font foi. Cela ne fait pas de sens de vendre du cannabis dans des commerces gouvernementaux. Le gouvernement n’a pas d’affaire dans le commerce au détail. Si on force l’ouverture de nouveaux commerces qui ne feront que vendre du cannabis, ça va devenir très coûteux. Ça ne marchera pas. Les prix ne seront pas là et le crime organisé va continuer à dominer ce marché. Croyez-vous que des prix bas du cannabis vont décourager les consommateurs à s’alimenter sur le marché noir? Le gouvernement fédéral dit de faire attention aux taxes. Il faut en être très conscient. Si la vente du cannabis passe par les Couche-Tard, je peux vous assurer que les prix vont être bas. Si ça passe par des nouveaux commerces, les marges seront plus élevées et ça va coûter plus cher. Si on veut contrer le marché noir, il faut que le prix soit très compétitif.