Angoisse chez les employés
Bien qu’ils anticipaient la fermeture de leur magasin, les employés de Sears rencontrés par Le Journal hier avaient le visage long, encore sous le choc d’avoir perdu leur gagne-pain.
Pendant que les clients se précipitaient au centre d’aubaines Sears de l’arrondissement Saint-Laurent, les caissiers et employés ne pouvaient qu’encaisser le choc.
L’inquiétude était présente depuis quelques semaines, ont-ils affirmé. Lors de notre visite au magasin, le gérant du commerce touché par les coupes s’est empressé de nous montrer la porte pour éviter que Le Journal parle à ses employés, insistant pour dire qu’il n’avait aucun commentaire.
EMPLOYÉS SOUS LE CHOC
À la sortie du magasin, deux employés, accrochés au passage, se sont confiés en refusant d’être identifiés, sous peine de représailles de leur patron. «C’est dérangeant. J’ai travaillé quelques années ici, et dans plusieurs Sears, et je peux vous dire que le pire, c’est pour mes collègues qui sont ici depuis une quinzaine d’années», a dit l’un d’entre eux.
«C’est terrible», ont-ils soupiré ensemble, en tournant leur regard triste vers d’autres magasins du centre commercial. L’ambiance était tout autre chez les clients interrogés.
DES CLIENTS SATISFAITS
Aucun d’entre eux ne s’inquiétait d’éventuels problèmes de livraison, pas plus pour les meubles que pour les électroménagers. La fermeture du centre d’aubaines ne les préoccupait pas.
Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur, semble leur donner en partie raison. «Le fait de se placer à l’abri de ses créanciers ne veut pas nécessairement dire que Sears va fermer ou faire faillite», a-t-il précisé.
Selon lui, dans l’immédiat, les consommateurs peuvent toujours se tourner vers d’autres magasins pour réclamer leur marchandise. Par contre, si la faillite devait survenir prochainement, les clients pourraient perdre gros. Cartes-cadeaux, créances, garanties prolongées pourraient fondre comme neige au soleil.