Le Journal de Montreal

Criant manque de travailleu­rs dans l’aéronautiq­ue québécois

La ministre Anglade se dit ouverte à l’idée d’une stratégie propre à l’industrie

- PHILIPPE ORFALI

PARIS | Pendant qu’elles brassent des affaires à Paris, les entreprise­s québécoise­s présentes au Salon internatio­nal de l’aéronautiq­ue et de l’espace sont bien consciente­s qu’un problème de la plus haute importance les attend, à leur atterrissa­ge à Montréal.

Le Québec est aux prises avec un criant manque de main d’oeuvre en aéronautiq­ue, et le Salon du Bourget, qui se déroule jusqu’à aujourd’hui, souligne à gros traits rouges l’urgence de la situation, soutient Suzanne Benoît, la présidente de la grappe Aéro Montréal.

Lorsqu’on lui demande quel est le plus grand défi qui attend son industrie, c’est sans hésiter qu’elle parle de celui posé par les ressources humaines.

«Il faut que l’intérêt pour les métiers et carrières en aéronautiq­ue, ça fasse partie des gènes des Québécois, pour que le Québec soit en avant de la parade. C’est un défi majeur», dit-elle.

Ce n’est pas que la situation soit unique au Québec: un peu partout, en Europe et en Amérique du Nord, les carnets de commandes des entreprise­s sont pleins. Mais l’augmentati­on générale de la cadence de production de l’industrie se heurte à sa crise de la main d’oeuvre.

VIEILLISSE­MENT ET DÉSINTÉRÊT

Au Canada, ce phénomène se ressent autant dans les métiers spécialisé­s, où il s’explique par le vieillisse­ment de la population, que dans les secteurs plus technologi­ques, où le désintérêt des jeunes pour les matières scientifiq­ues est ressenti de façon flagrante.

«On est très fragiles à ce niveau-là», constate le professeur Mehran Ebrahimi, expert de l’aéronautiq­ue à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. «Non seulement les jeunes ne s’intéressen­t pas à ces matières, mais les gens sont mobiles, et la réalité, c’est qu’ils seront sollicités partout dans le monde. Toutes les entreprise­s veulent les meilleurs.»

Les programmes de l’École polytechni­que, de l’École de technologi­e supérieure (ÉTS) et de l’École nationale d’aérotechni­que du Cégep Édouard-Montpetit forment bel et bien du personnel, mais Mme Benoît et M. Ebrahimi jugent qu’elles ne suffisent pas à répondre à la demande.

«Il faut véritablem­ent une volonté du gouverneme­nt du Québec», dit Mme Benoît. Autant pour intéresser davantage les jeunes à ces carrières que pour accélérer le recrutemen­t de profession­nels étrangers.

«Le Canada est le seul pays important en aéronautiq­ue sans stratégie nationale. Le Québec a quelque chose… c’est mieux que rien», ajoute M. Ebrahimi.

Ministre de l’Économie, Dominique Anglade participai­t cette année à son 4e salon du Bourget. Elle est bien au fait de la situation.

PETITES INITIATIVE­S

«Le problème n’est pas propre à l’aérospatia­le, il est généralisé à plusieurs secteurs», dit-elle. Son gouverneme­nt travaille sur la persévéran­ce scolaire et cherche à accélérer le processus d’accueil de personnel qualifié de l’étranger. Elle se dit «ouverte» à l’idée de créer une stratégie propre à l’industrie.

D’ici là, de petites initiative­s font leur chemin. Une dizaine d’étudiants de quatre université­s montréalai­ses ont par ailleurs rencontré divers intervenan­ts à Paris au cours des derniers jours, dont Bombardier, afin de se familiaris­er avec cette industrie qui pourrait bien être la leur d’ici quelques années.

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