Le Journal de Montreal

Toujours idoles de la génération X

Tears for Fears a séduit la foule avec un enchaîneme­nt de succès

- CAROLINE VIGEANT

Il faut convenir que d’innombrabl­es ritournell­es des années 1980 ont mal vieilli, avec leur synthé souvent trop appuyé. D’où nos réserves à assister hier au spectacle de Tears for Fears à la Place des Arts, sachant de plus qu’on n’aurait pas droit ici au programme double avec Hall & Oates, qui a électrisé le Centre Vidéotron de Québec mercredi.

Toutefois, nos appréhensi­ons se sont dissipées aussitôt la levée du rideau. La voix de la Néo-zélandaise Lorde, qui sera de passage à Osheaga en août, portait les paroles d’Everybody Wants to Rule the World (The Hunger Games: Catching Fire, 2013) avec langueur quand le duo britanniqu­e a jeté un pont entre les génération­s en se réappropri­ant sa pièce-culte, sous les acclamatio­ns d’une salle déjà debout.

Roland Orzabal et Curt Smith ont empilé les succès, surtout puisés dans les opus qui ont fait leur renommé, The Hurting (1983), Songs from the Big Chair (1985) et The Seeds of Loves (1989).

SON INCHANGÉ

Premier constat: leur son est inchangé, leurs voix intactes, loin d’être étiolées par le temps.

Seeds of Love, qui a emboîté le pas à une Secret World à la Paul McCartney enchâssant ça et là les Someone’s Knocking at the Door, a rallié comme on l’anticipait l’assistance composée à forte majorité de gens de la génération X, certains ayant amené avec eux leur progénitur­e déjà dans la vingtaine.

«Ça fait plusieurs années que nous avons joué à Montréal, à mon souvenir c’était peut-être en 1992 ou en 1995, alors je crois que je porte le même pantalon», a blagué Orzabal, avant que la première forte secousse ne traverse la salle au premier accord de Pale Shelter.

Si Everybody Loves a Happy Ending, la pièce titre de l’album de 2004 qui a marqué la réconcilia­tion des deux meneurs après 12 ans sur des chemins séparés n’a pas maintenu le momentum, l’enfilade de classiques remontant aux origines (Change et Mad World) a suffi à le raviver. Autre clin d’oeil intergénér­ationnel, Creep a soudaineme­nt fait irruption dans la séquence, doublée par la foule qui a mêlé sa voix sur ce classique de Radiohead.

Orzabal et Smith, tous deux âgés de 55 ans (Curt Smith célébrera samedi son 56e anniversai­re), avaient l’intention de frapper fort pour clore la soirée, avec leur tube le plus contagieux en carrière, Shout, réservé en rappel.

Si l’on déplore que la formation n’ait pas donné d’avant-goût de ses chansons qui débarquero­nt dans les bacs à l’automne, on ne peut rien reprocher à sa prestation, réglée au quart de tour. Surtout que son répertoire a traversé les années sans perdre de son lustre ni de sa pertinence, avec un propos encore d’actualité.

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PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN Les vieux routiers de la musique des années 80 ont offert un spectacle à la hauteur de leur réputation.

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