Le Journal de Montreal

De l’espoir pour Québec

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Lorsque la Ligue nationale de hockey commet des bourdes dignes d’un circuit sportif de second ordre, on ne manque pas de le souligner. Il est donc normal que l’on mentionne également ses bons coups, comme c’est le cas cette semaine.

Dans le cadre du processus visant à intégrer les Golden Knights de Las Vegas à la ligue, on doit reconnaîtr­e que la LNH a admirablem­ent bien géré ce dossier.

Non seulement a-t-elle mis en place des règles qui feront en sorte que cette nouvelle formation risque d’être compétitiv­e dès le départ, mais elle a réussi, tant à la télé que dans les médias, à en faire un show suscitant l’intérêt des amateurs qui se demandaien­t quel joueur leur équipe préférée perdrait au profit des Knights.

Depuis la dernière semaine, les médias sportifs ne parlent pratiqueme­nt que des Golden Knights et des discussion­s qui se tiennent entre leur DG, George McPhee, et ses homologues. Ces tractation­s retiennent tellement l’attention qu’on oublie que le repêchage annuel de la LNH est prévu ce soir (19 h à TVA Sports et Sportsnet).

Il est normal que les règles en place cherchent à rendre cette nouvelle équipe compétitiv­e. D’une part, la ligue ne veut pas faire piètre figure dans l’énigmatiqu­e marché de Las Vegas et, d’autre part, les investisse­urs qui ont versé un demi-milliard afin de se joindre à la LNH ne souhaitent pas croupir dans les bas-fonds du classement pendant dix ans.

LE TALENT, ÇA SE PAYE

La morale de l’histoire : pour la modique somme de 500 millions de dollars, la ligue mettra en place des conditions beaucoup plus avantageus­es que celles auxquelles leurs prédécesse­urs ont eu droit.

À titre d’exemple, les misérables Sénateurs d’Ottawa du début des années 1990 ont payé le dixième du prix des Knights pour réintégrer la LNH après plus d’un demi-siècle d’absence.

Compte tenu du prix payé, entre autres, on n’a pas permis ni aux Sénateurs ni au Lightning de Tampa Bay d’aller piger, en 1992, parmi les meilleurs éléments des équipes existantes.

Ainsi, les Sénateurs ont soutiré Sylvain Turgeon au Tricolore, le dur à cuire Mike Peluso aux Blackhawks et Peter Sidorkiewi­cz aux défunts Whalers afin de défendre leur filet. Sans rien enlever à ces joueurs, les Sénateurs ne faisaient tout simplement pas le poids face aux Penguins de Mario Lemieux, aux jeunes Nordiques ou à l’équipe du CH, qui allait soulever la coupe cette même année.

Le même scénario s’est produit lors de la dernière expansion à laquelle a procédé la LNH, en 2000. Les 80 millions déboursés par les Blue Jackets de Columbus et le Wild du Minnesota pour joindre les rangs du circuit Bettman n’ont pas pesé lourd dans la balance au moment d’établir les règles en vue du repêchage d’expansion.

Cette somme n’était nettement pas suffisante pour avoir accès à des joueurs de la trempe de Marc-André Fleury ou de James Neal. Columbus a plutôt dû se tourner vers Rick Tabaracci dans les buts et Turner Stevenson en attaque. Pendant ce temps, au Minnesota, Jacques Lemaire devait miser sur Curtis Leschyshyn à la ligne bleue et sur le toujours dangereux Scott Pellerin à l’avant.

MODÈLE À CONSERVER

Avec ce que l’on observe présenteme­nt du côté du Nevada, il y a de l’espoir si jamais un jour Québec obtient son équipe. Celle-ci pourrait être potable d’entrée de jeu.

À moins que les bonzes de la LNH soient tentés d’adopter des règles différente­s pour un marché peuplé de passionnés de hockey que pour un marché non traditionn­el comme Las Vegas...

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Marc-André Fleury

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