Le Journal de Montreal

« Il faut semer l’espoir »

Patrick Boivin travaille fort pour ramener les amateurs qui ont déserté le stade

- Pierre Durocher PDurocherJ­DM pierre.durocher @quebecorme­dia.com

Un mélange de fébrilité, d’émotion et d’anxiété. Voilà comment se sentait hier soir le nouveau président et chef de la direction des Alouettes, Patrick Boivin, avant le botté d’envoi du match inaugural de la saison 2017 au stade Percival Molson.

Les Oiseaux ont leur nid sur la montagne, mais ils ont leur propre pente abrupte à gravir afin de reconquéri­r le coeur des milliers d’amateurs de football qui ont déserté le stade ces dernières années à la suite des insuccès sur le terrain.

Il est bien connu qu’à Montréal, les amateurs de sport aiment encourager des équipes gagnantes. Les Alouettes n’ont pas su présenter une fiche victorieus­e depuis la saison 2012, ce qui a entraîné un chambardem­ent l’hiver dernier à tous les niveaux.

«C’est notre première occasion de démontrer aux amateurs que les Alouettes méritent d’obtenir leur soutien, a confié Boivin au Journal de Montréal, avant le début de la rencontre face aux Roughrider­s. Il faut poser une première pierre afin de pouvoir bâtir un momentum, de se donner un bon élan.»

Dame Nature a été coopérativ­e puisqu’il faisait un temps idéal pour ce match inaugural.

DES AMATEURS SUR LES LIGNES DE CÔTÉ

Depuis qu’il a été appelé à remplacer Mark Weightman à la présidence ces Alouettes, Boivin a pu constater l’étendue des dommages causés par deux saisons médiocres, sans participat­ion aux matchs éliminatoi­res. L’intérêt envers l’équipe a grandement diminué depuis la dernière conquête de la coupe Grey en 2010. Les Alouettes ne parviennen­t plus à remplir leur stade de 23 500 sièges logé sur le flanc sud du mont Royal.

«On a un bon noyau de fidèles partisans, a souligné Boivin. Ça nous permet de miser sur une base d’environ 10 000 abonnement­s de saison, mais ce sont les autres milliers qui se trouvent à l’extérieur de ce noyau qu’on entend bien ramener au stade. Ils se tiennent, pour ainsi dire, sur les lignes de côté. On sent qu’ils hésitent encore à embarquer.

«La meilleure manière de les ramener au stade est de présenter une équipe compétitiv­e à chaque rencontre, capable de semer l’espoir de gagner de façon régulière. Il faut leur démontrer que les Alouettes, c’est du sérieux. On doit convaincre les sceptiques. Et on doit aussi développer une nouvelle génération de partisans.»

EN FAIRE UN ÉVÉNEMENT

Dans les bureaux des Alouettes, les gens travaillen­t fort pour mettre sur pied diverses promotions dans le but de capter l’attention du public. Il y a notamment le forfait trois victoires garanties pour 89$ qui ne manque pas d’originalit­é.

«On veut que les matchs locaux des Alouettes deviennent des événements, qu’ils débordent du cadre purement sportif, a expliqué Boivin. On a mis le paquet pour le match inaugural avec notamment le spectacle du cirque Éloize à la mi-temps.»

Il demeure que la meilleure façon de ramener les amateurs au stade sera de gagner des matchs. Et le calendrier ne s’annonce pas facile pour les Alouettes, qui devront se mesurer aux Eskimos (à Edmonton), aux Lions de la Colombie-Britanniqu­e, aux puissants Stampeders de Calgary et au Rouge et Noir d’Ottawa, champion en titre, lors des prochaines rencontres.

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