Pour le meilleur ou pour le pire
CHICAGO | Marc Bergevin n’a pas changé d’avis au sujet de Trevor Timmins. Comme il l’avait fait dans son bilan de fin de saison, il a réitéré sa confiance envers son vice-président du personnel des joueurs, hier.
Je ne sais pas si Bergevin a passé le mot à Timmins avant ou après son point de presse, mais c’était tout comme.
Timmins était tout feu tout flamme quand il s’est présenté à son tour devant les journalistes. Je ne l’avais jamais vu comme ça. C’est vrai qu’il a pris du galon. Il termine sa 15e saison avec l’organisation du Canadien. Depuis 2014, il est impliqué dans tous les dossiers reliés au hockey. Il a toujours la main mise sur le recrutement amateur, mais il a aussi un associé dans ce département en la personne de Shane Churla, ancien robuste attaquant de la Ligue nationale qui porte le titre de directeur.
CONSCIENT DES CRITIQUES
Timmins n’est pas sans savoir que ses compétences sont remises en question depuis la fin de la saison. S’il ne lit pas les journaux et qu’il n’écoute pas la radio et la télévision, quelqu’un lui a rapporté les critiques formulées à son endroit.
C’est toujours comme ça dans le milieu.
Joueurs et dirigeants affirment ne porter aucune attention aux médias. Mais quand ils n’apprécient pas un commentaire à leur endroit, vous êtes sûr d’en entendre parler à un moment donné et c’est bien correct.
Ça fait partie du métier.
MESSAGE À PASSER
Timmins est apparu comme un gars qui voulait passer un message aux journalistes, hier.
Lorsque je lui ai fait la remarque, il a répondu qu’il n’est plus nerveux, maintenant. C’est une réponse qui en dit long.
À part P.K. Subban et quelques autres, tous les joueurs, présidents, directeurs généraux qui sont passés chez le Tricolore au cours des 20 dernières années sont en mode défensif avec les médias. C’est même une consigne. Ce n’était pas comme ça autrefois. Il existait, entre les représentants de l’équipe et les médias, un lien de confiance et de respect qui s’est effrité.
PERFECTIONNISTE ET TRAVAILLEUR
Timmins est un chic type, comme tous ceux qui l’ont précédé au poste de responsable du recrutement amateur. Il effectue son travail discrètement, comme tous ceux qui oeuvrent dans son domaine.
Quand mon collègue Jonathan Bernier lui a demandé s’il ressent de la pression, il a répondu que c’est le cas tous les jours et que lorsqu’il a quitté les Sénateurs d’Ottawa pour se joindre au Canadien, c’était pour remporter la Coupe Stanley.
Il s’est décrit comme un perfectionniste qui se dépense sans compter dans son boulot. Il a rendu hommage à son personnel de recruteurs et à Bergevin, qu’il a dépeint comme un bourreau de travail.
Tout était beau!
TROIS JOUEURS EN NEUF ANS
Pourtant, les résultats des dernières années en matière de recrutement démontrent le contraire, mais bon.
Timmins est toujours bien en selle, que ça plaise ou non.
Il a fait de bons coups de 2003 à 2007. Mais sa moyenne en a pris un coup depuis 2008.
Des 58 joueurs qu’il a repêchés ces neuf dernières années, seulement trois sont membres de la formation régulière, soit Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher et Artturi Lehkonen.
Trois autres ont un pied dans la porte, en l’occurrence Charles Hudon, Michael McCarron et Jacob De La Rose, mais on n’est sûr de rien dans leur cas.
Hudon va jouer son avenir avec l’organisation au cours des deux prochaines années.
Espérons qu’il aura une vraie chance de se faire valoir.
Pour le reste, il faudra s’armer de patience et espérer que Timmins et ses recruteurs augmenteront leur moyenne au bâton au cours des prochaines années.