Timmins se défend bec et ongles
La pression est forte sur les épaules du directeur du recrutement du Canadien
CHICAGO | Les critiques à l’endroit de Trevor Timmins sont de plus en plus acerbes. À travers la LNH, on commence à remettre en doute ses compétences et celles de son équipe. Une réalité dont, apparemment, il n’a rien à cirer.
Pourtant, c’est un Timmins plus incisif qu’à l’habitude qui s’est présenté devant une poignée de journalistes, dans un chic hôtel de Chicago, à 24 heures de la première ronde du repêchage amateur.
«De la pression! J’en suis à ma 15e année à Montréal et chaque jour, pendant ces 15 années, j’en ai ressenti. J’ai quitté l’organisation des Sénateurs de mon propre chef pour gagner une coupe Stanley ici. C’est pour ça que je suis ici. Je veux faire tout en mon possible pour aider cette équipe à gagner la coupe», a lancé le vice-président du personnel des joueurs du Canadien.
Si l’intention est louable, on peut cependant se poser des questions sur les résultats. Depuis 2007, année où il a frappé de grands coups avec les sélections de Ryan McDonagh, Max Pacioretty et P.K. Subban, la récolte est plutôt mince.
Depuis 2008, les prises de Timmins qui ont aidé le Canadien de façon régulière se résument à Brendan Gallagher (5e tour en 2010), Nathan Beaulieu (1er tour en 2011), Alex Galchenyuk (1er tour en 2012) et Artturi Lehkonen (2e tour en 2013). Quatre sur les 40 joueurs sélectionnés de 2008 à 2013.
BITTEN ET METE
Les 36 autres ont compilé un total de 335 matchs dans l’uniforme du Tricolore. Des choix de premier tour tels Louis Leblanc, qui est déjà à la retraite, et Jarred Tinordi, qui croupit dans l’organisation des Coyotes de l’Arizona, de même que des sélections de deuxième ronde comme Danny Kristo, Sebastian Collberg, Dalton Thrower et Zachary Fucale ont grandement hypothéqué la banque d’espoirs du Canadien.
À titre comparatif, l’organisation des Sénateurs a développé au-delà d’une douzaine de joueurs au cours de la même période.
Conscient des points interrogation soulevés par ses sélections du passé, Timmins avait une réplique bien préparée dans sa manche.
«Les gens nous demandent souvent: “où sont vos espoirs?” L’an dernier, nous avons eu une superbe cuvée, même si nous ne parlions pas au deuxième tour. La preuve, c’est qu’il y a deux de ces joueurs qui ont reçu une invitation pour le camp d’Équipe Canada junior: William Bitten et Victor Mete,» s’est-il défendu.
L’avenir nous dira si Timmins a frappé dans le mille avec ces prises. Mais pour l’instant, la relève du Canadien souffre.
QUELQUES ERREURS
D’ailleurs, Timmins a fini par reconnaître, du bout des lèvres, que son groupe et lui avait pu commettre des erreurs de parcours au fil de toutes ces années.
«Je ne veux pas m’attarder au passé. Je préfère regarder vers le futur. On a appris des erreurs que nous avons commises..., mais on a également appris de nos bons coups», a-t-il laissé entendre.
Sans vouloir dévoiler de quelle façon il avait modifié son approche et sa philosophie, de peur d’ouvrir son jeu à ses adversaires, l’Ontarien de 49 ans s’est contenté de la déclaration suivante.
«Le jeu a changé depuis que nous avons repêché Tinordi. Pour ce type de joueur, il est désormais difficile de jouer.»
Aux yeux de plusieurs, Timmins joue ses dernières cartes avec le Canadien.
Cette fois, il n’a pas le droit à l’erreur.