Le Journal de Montreal

12 EXEMPLES À SUIVRE

Finissants dune ecole mal aimee

- DOMINIQUE SCALI dominique.scali@quebecorme­dia.com

Le Journal a voulu faire le portrait de ces jeunes dont on ne parle jamais. Ceux qui ont réussi À terminer leur secondaire dans le quartier Centre-Sud, l’un des milieux les plus défavorisé­s de l’île. De cette école puBlique sortent cette année des jeunes allumés, francs et convaincus de leur potentiel. Ils veulent devenir avocat, médecin, thérapeute, diplomate, enseignant.

Comment s’adapteront-ils au cégep? ComBien iront À l’université? ComBien auront des enfants?

«Je voudrais devenir populaire mondialeme­nt dans un domaine en médecine, devenir une sommité», dit l’amBitieux Aram Mansouri, 17 ans.

TOUSvCÉGÉP­IENS

Sur la quinzaine de finissants de la cohorte, 12 ont accepté de participer, de se confier sur leurs forces et leurs faiBlesses, leurs rêves et leurs angoisses. Tous commencero­nt le cégep dès l’automne prochain, sauf deux qui devront terminer un cours afin d’avoir leur diplôme d’études secondaire­s avant d’être acceptés au collégial.

Il y a cinq ans, le groupe était composé d’une trentaine d’élèves. Plusieurs ont déménagé, redouBlé ou ont été transférés dans des classes spéciales ou dans une école pour adultes.

À la Base, plus de 75 % des adolescent­s du secteur vont au privé ou dans une école À vocation plus loin de chez eux. Il s’agit du plus haut taux de la Commission scolaire de Montréal. Des rumeurs de fermeture ont déjÀ couru.

«Mes amis me disaient: ouache! C’est tellement violent [comme école], plein de gangs et de drogue, se souvient Mylie-Anne Laurin Quezada. Mais non, ici tout le monde s’entraide.» Les élèves ont plutôt trouvé un petit lieu très calme où tout le monde se connaît. «Je ne dirai jamais À quel point Pierre-Dupuy est une Bonne école», aBonde Marion Caucanas.

FINIE,vL’ÉPOQUEv«vROCKvANDv­ROLLv»

«Il y a une réputation qui colle À cette école», explique IsaBelle Champagne, directrice de la maison de jeunes Quinka-Buzz. Jusque dans les années 1990, le quartier comptait Beaucoup de motards, selon la légende. Mais depuis son arrivée comme intervenan­te en 2001, la réputation «rock and roll» de l’école n’est plus du tout fondée, estime-t-elle.

Et la drogue, y en a-t-il plus qu’ailleurs? Au contraire, répondent les élèves. «Ben non, on est trop pauvres pour ça», ironise Thierry Trudel Valcour, 18 ans.

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