Le Journal de Montreal

Il quitte pour Moncton

Un médecin du Québec ne trouve pas d’emploi ici

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Alors que le gouverneme­nt souhaite embaucher 50 anesthésis­tes français, un jeune spécialist­e qui a gradué au Québec s’expatriera au Nouveau-Brunswick, car il était incapable de trouver un poste convenable ici.

«Je suis content d’avoir un poste permanent, confie le Dr Yannick Fréchette. C’est certain que ce n’est pas mon premier choix, mais je suis quand même content de pouvoir travailler à temps plein dans un centre intéressan­t.»

PAS DE POSTE CONVENABLE

Jeudi, Le Journal révélait que le gouverneme­nt veut embaucher 50 anesthésis­tes français, notamment pour pourvoir aux postes vacants dans les régions du Québec.

Selon l’Associatio­n des anesthésio­logistes du Québec (AAQ), ces postes sont un «suicide profession­nel», en raison du faible volume de cas, de l’isolement et des gardes 7 jours sur 7.

Depuis trois ans, 14 finissants ont quitté le Québec parce qu’ils ne trouvaient pas de poste convenable, selon l’AAQ.

Âgé de 33 ans, le Dr Fréchette fait partie des jeunes anesthésis­tes qui ont eu du mal à trouver un poste intéressan­t. Le 4 juillet prochain, après une année de remplaceme­nts dans trois provinces, il posera sa valise pour de bon à Moncton, au Nouveau-Brunswick.

SIX HÔPITAUX PLUS TARD

Au total depuis un an, il a travaillé dans six hôpitaux de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick.

En janvier dernier, il avait accepté un remplaceme­nt de neuf mois à Longueuil, mais le poste a été coupé à la dernière minute. Selon l’AAQ, la solution au problème des postes vacants en région passe par la création de partenaria­ts avec des grands centres, permettant aux médecins de revenir en ville se mettre à jour, et ramener l’expertise. Récemment, un poste intéressan­t en milieu universita­ire, et en français, s’est ouvert à Moncton.

«J’ai appliqué et je l’ai eu, dit le Dr Fréchette. Je vois mes options se resserrer au Québec et je veux avoir mon pied à terre. .»

Ainsi, le jeune docteur vivra loin de sa copine, mais espère toujours s’installer au Québec. «On ose espérer se retrouver ensemble à Gatineau dans un futur rapproché. Mais je n’ai aucune promesse que ça va arriver.»

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YANNICK FRÉCHETTE Médecin

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