Sept ans de prison pour trois mois de terreur sur deux jeunes femmes
Un violent proxénète manipulateur qui allait jusqu’à voler les chèques d’aide sociale de ses victimes a écopé de sept ans de pénitencier pour trois mois de terreur qu’il a fait subir à deux jeunes femmes.
Donald Valcourt a beau refuser l’étiquette de proxénète et clamer que la prostitution est «contre ses valeurs personnelles», c’est pourtant ce qu’il est, conclut le juge Normand Bonin en condamnant le Lavallois ce mois-ci au palais de justice de Joliette.
De juillet à octobre 2015, le pimp de 36 ans a fait vivre un cauchemar à ses deux victimes dans la vingtaine, après leur avoir promis la lune.
«L’accusé traitait [l’une des victimes] aux petits oignons, lui faisait son déjeuner, lui faisait miroiter une vie de rêve», explique le juge en décrivant le début de la relation.
Quelques semaines plus tard, Valcourt a même emmené la femme en vacances au Mexique à ses frais. Elle croyait vivre un rêve, mais il a viré au cauchemar puisque le proxénète a ensuite montré son vrai visage. «Rapidement, l’accusé l’informe que le voyage a coûté cher, qu’il faut payer le loyer et les différents frais», a décrit le magistrat.
PROCHES MENACÉS
C’est là qu’il a forcé la jeune femme à se prostituer, tout comme il l’a fait avec la deuxième. Valcourt gérait tout, des annonces sur internet à l’accès à la chambre de motel. Les deux femmes devaient être disponibles 24 heures sur 24 et elles étaient parfois forcées d’accepter jusqu’à huit clients l’un à la suite de l’autre.
Le proxénète gardait tout l’argent. Il prenait même les chèques d’aide sociale d’une des victimes. «Lorsqu’elle demande des sous, l’accusé se montre terriblement pingre», note le juge.
Et gare à elles si elles osaient se plaindre, car Valcourt pouvait se montrer violent et menaçant. En plus de les battre, il a menacé l’une d’elles d’envoyer à sa famille des photos d’elle, nue.
Quand l’autre victime a tenté de s’enfuir, le proxénète a menacé de s’en prendre à ses amis et a confisqué son passeport. Elle a finalement brisé le silence grâce à deux policiers et une intervenante du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels.
À la cour, l’une des victimes a expliqué qu’elle se croyait réellement en amour avec son bourreau et que tout l’argent servirait à acheter une maison. Elle avait même du mal à considérer qu’elle était une victime. «Elle a peur des représailles, elle se sent humiliée, trahie et impuissante, elle [dit] avoir été brisée de toutes les façons possibles», déplore le juge qui a dénoncé «l’atteinte à la dignité» des deux femmes par Valcourt.