Le Journal de Montreal

GÉRER SON STRESS

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Petite, Marion Caucanas avait l’habitude de jouer avec les seringues sans aiguille que rapportait sa mère de l’hôpital. Elle a longtemps rêvé de devenir médecin, jusqu’à ce que son anxiété la pousse à choisir une voie moins stressante.

«Je me mets énormément de pression sur les épaules», reconnaît-elle. Dans sa voix, on dénote une pointe d’accent français.

Elle est née dans un petit village près de la Côte d’Azur. Sa mère était infirmière, son père technicien. Du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours été fascinée par les sciences et le corps humain. Elle a un jour reçu un squelette, qu’elle a baptisé Gertrude.

Elle a voulu être médecin-légiste, puis chirurgien­ne. En 4e secondaire, elle a réalisé que la médecine était un milieu hyper exigeant. «Je veux aider les gens, mais je ne veux pas me détruire non plus.»

ANXIEUSE

L’anxiété est arrivée tôt dans sa vie. À 5 ans, la foudre s’est abattue sur sa maison, qui n’était pas dotée d’un paratonner­re. «Ma mère me bouchait les oreilles tellement le tonnerre résonnait fort. Il y a eu des ronds de feu», raconte-t-elle. Une peluche de sa grande soeur, de quatre ans son aînée, a pris feu. Traumatisé­e, elle a dû consulter un psychologu­e pour enfants. Elle a aussi vécu des épisodes de graves migraines, qui ont commencé à s’estomper un peu avant son arrivée au Québec.

Ses parents caressaien­t depuis longtemps le rêve de déménager en Amérique du Nord. La famille est arrivée à Montréal pile pour son entrée au secondaire.

Dès le départ, elle a fait partie de l’équipe de robotique de l’école, dont elle est restée un des fiers piliers jusqu’à la fin. L’automne prochain, elle fera une technique en réadaptati­on physique et ira peut-être à l’université en ergothérap­ie après.

Travaillan­te, elle a toujours eu de bonnes notes, mais avec la complexité de la matière, sa moyenne a baissé dans les 70 % cette année. «Je pleurais tous les jours. J’avais l’impression que je n’allais pas y arriver, que je devais absolument avoir des 80 %. Quand j’ai été acceptée au cégep, j’ai poussé un grand soupir de soulagemen­t.»

«Quand j’en entends dire qu’ils réussissen­t sans étudier, je leur dis de la fermer, parce que je ne suis juste pas capable [d’entendre ça]», s’impatiente-t-elle en riant. «Marion est parfois dure envers elle-même», observe le technicien en loisirs Sergio D’Amendola. Mais elle aussi, c’est une leader.»

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MARION CAUCANAS 17 ans, la bûcheuse Dans 10 ans, elle se voit thérapeute ou ergothérap­eute. Elle veut avoir des enfants assez jeune.

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