Le Journal de Montreal

Un fils d’espions russes retrouve sa citoyennet­é canadienne

Déménagés de Toronto vers les États-Unis, ses parents ont été expulsés en 2011

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OTTAWA | (AFP) Un fils d’anciens espions russes ayant vécu au Canada a retrouvé sa citoyennet­é canadienne à l’issue d’une longue bataille en justice, selon des documents judiciaire­s consultés hier.

Alexander Vavilov – Alexander Foley de son nom de naissance – est né au Canada il y a 23 ans et ses parents, Donald Heathfield et Tracey Foley, font partie des dix espions russes qui ont été expulsés des États-Unis en 2011.

Le couple vivait à Toronto lorsque Alexander Vavilov est né, en 1994, mais a dû quitter le pays pour la France l’année suivante, avant de finalement s’installer aux États-Unis.

PAS AU COURANT

La vie de l’adolescent a basculé en 2010, lorsque des policiers du FBI ont fait irruption à son domicile de la région de Boston pour arrêter ses parents. Ces derniers ont alors reconnu leur réelle identité: Andrey Bezrukov et Elena Vavilova.

Selon un procès-verbal, le jeune Vavilov n’était pas au courant que ses parents étaient en réalité des agents russes. Il a toutefois été forcé de finir l’école en Russie.

COUR D’APPEL

Deuxième tournant en 2014, lorsqu’il fait une demande de passeport canadien, qui coïncide par ailleurs avec le moment où il a changé de nom. Ottawa décide alors de lui retirer sa citoyennet­é, se retranchan­t derrière le fait que ses parents travaillai­ent à l’époque pour un gouverneme­nt étranger.

Cette décision vient d’être cassée par une Cour d’appel fédérale, renversant ainsi celle d’une juridictio­n inférieure qui avait donné raison au gouverneme­nt.

Selon la Cour d’appel, les parents ne disposaien­t pas des privilèges diplomatiq­ues, et les règles en vigueur pour la famille des diplomates ne s’appliquent

donc pas dans son cas.

« MON IDENTITÉ »

En justice, Alexander Vavilov a juré s’être «toujours considéré comme Canadien».

«C’est la seule culture à laquelle je peux m’identifier et (le Canada) est la pierre angulaire de mon identité, même après ces événements», assure-t-il.

Son grand-frère, Timothy, dans la même situation, a lui aussi engagé une procédure judiciaire.

Si le gouverneme­nt canadien continue d’estimer que la citoyennet­é doit être refusée à Alexander Vavilov, il faudra donc que ce dernier se tourne vers la Cour suprême.

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ALEXANDER VAVILOV 23 ans

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