Le Journal de Montreal

Aucune nouvelle commande du C Series

Le Salon aéronautiq­ue du Bourget aura permis à des PME de signer des contrats

- PHILIPPE ORFALI

PARIS | Une catastroph­e évitée pour Bombardier, et des opportunit­és à revendre pour les autres. Les entreprise­s québécoise­s qui reviennent du Salon internatio­nal de l’aéronautiq­ue et de l’espace de Paris rapportent dans leurs valises plusieurs occasions d’affaires prometteus­es.

Le Québec et le Canada n’ont ménagé aucun moyen pour faire leur marque au salon du Bourget, grand-messe de l’industrie aéronautiq­ue, qui se déroulait depuis lundi dans la capitale française. L’édition 2017 a accueilli pas moins de 2400 exposants et 350 000 visiteurs, dont 150 000 profession­nels.

BOMBARDIER

Bombardier repart de ce sommet sans nouvelles promesses d’achat pour ses avions C Series, et sa présence était plus modeste que lors de salons précédents.

Mais elle est tout de même parvenue à décrocher des contrats ou des promesses d’achat pour la constructi­on de 59 avions Q400, employés au Canada par WestJet et Porter Airlines, notamment. Une nouvelle inattendue.

«Si on fait le total de toutes ces commandes et engagement­s, on obtient une somme de 2 milliards $», souligne Simon Letendre, le porte-parole de Bombardier. Il s’agit du «prix catalogue», la valeur réelle de ces transactio­ns étant toutefois inférieure.

ANNÉE D’EXCEPTION

Suzanne Benoît, PDG d’Aéro Montréal, la grappe aérospatia­le du Québec, qualifie l’édition 2017 d’«exceptionn­elle» pour le Québec. «Il y a quelque chose qui se passe au niveau économique en ce moment. On sent que le Canada est devenu un endroit en demande. On doit absolument capitalise­r sur ce buzz.»

Plus de 50 petites et moyennes entreprise­s (PME) québécoise­s étaient présentes (contre seulement 22 en 2015), à la recherche de contrats, mais surtout pour réseauter avec toutes sortes de clients potentiels.

Souvent, les transactio­ns ne sont pas conclues directemen­t au Bourget, mais surviennen­t dans les semaines et les mois qui suivent.

MILLIONS $

Les retombées potentiell­es pour le Québec se calculeron­t bientôt en «centaines de millions $», a assuré au Journal la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, qui y a passé une bonne partie de la semaine.

«Avec les entreprise­s, on repart avec une dizaine de projets. Ce sont des projets très concrets sur lesquels on travaille, et on s’attend à faire des annonces au cours des 12 prochains mois. Ce sont des annonces qui vont créer des emplois», insiste-t-elle.

Celle qui participai­t à son 4e salon assure que les PME d’ici comprennen­t aujourd’hui beaucoup mieux qu’avant toute l’importance de s’ouvrir à de nouveaux marchés plutôt que de dépendre des traditionn­els donneurs d’ordre que sont Bombardier, Pratt & Whitney Canada et Bell Helicopter.

NOUVEAUX CONTRATS

Des exemples de nouveaux contrats? Altitude Aerospace, qui élaborera désormais des solutions de réparation­s majeures pour toute la flotte d’Airbus en service.

Il y a aussi F.LIST, qui mettra sur pied une usine de fabricatio­n de feuilles de placage de bois pour les intérieurs d’avions. La filiale québécoise de Zodiac Aerospace, qui conçoit des équipement­s et systèmes, créera ou maintiendr­a quant à elle 300 emplois au Québec.

Ottawa a par ailleurs annoncé que 90 nouveaux emplois seront créés au Québec grâce à un prêt de 2,2 M$, à six PME du secteur manufactur­ier de l’aérospatia­le.

L’entreprise française Latécoère a enfin annoncé un retour au Québec, après avoir obtenu un contrat auprès de Héroux-Devtek, dans le cadre du développem­ent d’un système pour trains d’atterrissa­ge.

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