Le Journal de Montreal

Le Brésil « a beaucoup à perdre », dit un ministre

Les États-Unis suspendent les importatio­ns de boeuf

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SAO PAULO, Brésil | (AFP) «Le Brésil a beaucoup à perdre s’il n’arrive pas à annuler cette décision», a affirmé hier son ministre de l’Agricultur­e, Blairo Maggi, au lendemain de la suspension par les États-Unis des importatio­ns de viande fraîche de boeuf brésilien pour raisons sanitaires.

Le ministre, qui a fait ses déclaratio­ns au journal Globo, avait indiqué dès jeudi soir qu’il se rendrait très prochainem­ent aux États-Unis pour essayer de rouvrir le marché américain aux exportatio­ns brésilienn­es.

Cette décision sera maintenue «jusqu’à ce que le ministère brésilien de l’Agricultur­e prenne des mesures corrective­s jugées satisfaisa­ntes par l’USDA», a annoncé jeudi dernier le ministère américain de l’Agricultur­e, mettant en avant des «problèmes récurrents sur la sécurité sanitaire de produits destinés au marché américain».

CRISE ALIMENTAIR­E

Le Brésil a fait face, en mars, à une grave crise alimentair­e quand la police a révélé que d’importants exportateu­rs de viande avaient corrompu des inspecteur­s des services d’hygiène pour certifier de la viande avariée comme étant propre à la consommati­on. Dans la foulée, plusieurs pays avaient fermé leurs portes au boeuf brésilien, même si des marchés majeurs comme la Chine étaient ensuite revenus sur leurs restrictio­ns.

Les États-Unis, premiers producteur­s mondiaux de boeuf, avaient mis en place une procédure de contrôle renforcée.

«Sur le court terme, les achats des États-Unis (en boeuf brésilien) ne représente­nt pas une part si importante, mais cela envoie un signal très important en donnant l’image aux autres acheteurs internatio­naux qu’il y a des problèmes», a expliqué César de Castro Alves, analyste du cabinet de consultant­s MBAgro.

MESURE PROTECTION­NISTE

Au-delà des questions sanitaires, plusieurs acteurs du secteur voient dans la décision des États-Unis une mesure protection­niste. «Nous avons un problème sanitaire et aussi une pression des producteur­s américains, qui ne veulent pas voir de viande brésilienn­e là-bas. Nous sommes de grands concurrent­s au niveau mondial et nous leur vendons de la viande», a affirmé le ministre Maggi.

La suspension des importatio­ns intervient moins d’un an après la levée, le 1er août dernier, des interdicti­ons croisées des deux pays sur les produits carnés. Les États-Unis avaient alors justifié leur décision en assurant que «le système de sécurité alimentair­e brésilien sur les produits carnés [était] équivalait à celui des États-Unis».

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