Le Journal de Montreal

Des bénévoles cartograph­ient Montréal « à la mitaine »

De la hauteur des trottoirs à l’emplacemen­t des magasins, presque tout y passe

- VINCENT LARIN

Des passionnés de cartograph­ie parcourent les rues de Montréal depuis des années pour tout répertorie­r, de l’emplacemen­t des poubelles à la hauteur des trottoirs.

Le petit groupe d’une dizaine de bénévoles participe à une initiative internatio­nale intitulée OpenStreet­Map. Celle-ci a pour but de concurrenc­er Google Maps en offrant gratuiteme­nt des renseignem­ents sur la localisati­on d’une foule d’objets et de lieux aux quatre coins de la planète.

«Le problème [avec Google Maps], c’est que si tu veux utiliser leurs données, il faut que tu paies, alors que nous, on a créé une sorte de solution de rechange», explique un des responsabl­es du volet montréalai­s d’OpenStreet­Map, Pierre Chofet.

Ils organisent ainsi depuis cinq ans des «cartoparti­es» durant lesquelles des bénévoles se promènent dans la ville pour compter les bancs, les fontaines et les supports à vélos, entre autres.

«Le mois dernier, on a répertorié tous les petits parcs autour de la station Beaudry», explique un autre responsabl­e d’OSM à Montréal, Charles Kiyanda.

Le projet OpenStreet­Map a démarré en 2004 en Angleterre grâce à un certain Steve Coast, qui était frustré de devoir payer pour avoir accès à des données géolocalis­ées.

MÉTHODE TOUTE SIMPLE

Si l’opération pour récolter les données peut sembler complexe, elle est en fait très simple. Des bénévoles parcourent la ville avec une tablette ou un téléphone intelligen­t afin de noter leur position géographiq­ue.

Ils sont aussi munis d’un calepin pour prendre en notes les caractéris­tiques des objets qu’ils veulent cartograph­ier.

Lors du passage du Journal, une demi-douzaine de bénévoles d’OSM était occupée à localiser tous les commerces de la rue Wellington.

«Des fois, les commerçant­s sortent parce qu’ils nous voient avec les calepins et pensent qu’on est des inspecteur­s de la ville», rigole un des participan­ts à l’activité, Christophe Lefrançois.

L’organisati­on internatio­nale d’OpenStreet­Map fournit une marche à suivre très précise pour les «cartoparti­es».

«Pour un banc, on peut écrire le nombre de places et la matière dans laquelle il est fait, soit en bois ou en métal, par exemple», explique Charles Kiyanda.

Tous ces renseignem­ents sont ensuite mis en ligne et deviennent accessible­s gratuiteme­nt à quiconque voudrait les utiliser.

POUR LE PUBLIC

«Si quelqu’un voulait, il pourrait mesurer tous les trottoirs de la ville afin de produire une carte pour les gens à mobilité réduite», donne en exemple Charles Kiyanda.

«Avant même Google Maps, on a été les premiers à créer une applicatio­n pour les itinéraire­s à vélo et pas seulement en voiture», précise-t-il.

Les personnes qui participen­t à ce projet peuvent aussi le faire dans leurs temps libres, mais plusieurs profitent des «cartoparti­es» pour rencontrer d’autres passionnés.

«C’est une collègue qui m’en a parlé. Je suis venu et j’ai vraiment apprécié l’activité», raconte Stéphanie Côté, qui en était à sa première participat­ion à une «cartoparti­e».

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Sur la rue Wellington, Marina Gallet et Pierre Choffet ont participé avec leurs collègues à la localisati­on des commerces.

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