Le Journal de Montreal

Mieux sensibilis­er les usagers

- BENOÎT PHILIE

Des centaines de seringues ont évité d’être jetées dans les ruelles de Montréal depuis l’ouverture de trois sites d’injection supervisée lundi.

«Ça ne fait que trois jours, mais ce sont trois jours où l’on sent une réception favorable. Les usagers ont confiance et accueillen­t bien le service. Ça répond clairement à un besoin», assurait jeudi la directrice de Cactus Montréal, Sandhia Vadlamudy, qui gère le SIS du centre-ville.

Une quarantain­e d’injections par jour ont été supervisée­s depuis l’ouverture du centre situé rue Berger.

«C’est un très bon départ», dit Mme Vadlamudy, malgré quelques plaintes de voisins immédiats qui déplorent le va-et-vient dans la petite rue autrefois tranquille. «C’est une période d’adaptation, on se donne du temps pour trouver des solutions», dit-elle.

À terme, plus de 200 injections par jour devraient avoir lieu dans ce seul centre.

Un autre site mobile sillonne les rues de Montréal la nuit et un site fixe a ouvert ses portes dans Hochelaga-Maisonneuv­e. Les directions n’ont toutefois pas pu accorder d’entrevue au Journal.

PAS POUR TOUT LE MONDE

Selon Mme Vadlamudy, le gros du travail reste toutefois dans la promotion de l’endroit auprès des usagers.

Certains ne sont tout simplement pas au courant, tandis que d’autres sont réticents, comme ce consommate­ur d’héroïne qui est passé prendre des seringues au Cactus mercredi après-midi.

«C’est pas fait pour moi. Je me sens pas trop à l’aise de me piquer dans un bureau du gouverneme­nt», dit-il, en refusant de donner son nom.

Même chose pour celle qui se fait appeler Jess, une consommatr­ice régulière d’héroïne et de cocaïne de 26 ans.

«Je suis venue chercher des seringues, mais je n’ai pas d’argent pour acheter de la drogue en ce moment. Je ne sais pas si je vais venir au centre. Si je passe dans le coin peut-être», dit-elle, avant de filer en vitesse.

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