Le Journal de Montreal

Une controvers­e éclate

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

La plupart des chars allégoriqu­es du défilé de la fête nationale à Montréal étaient poussés hier par des personnes noires, ce qui a suscité la grogne de nombreux citoyens et de militants antiracist­es.

Le premier des huit chars de la parade, sur lequel se tenait la chanteuse Annie Villeneuve, était notamment poussé par quatre jeunes hommes noirs, alors que des dizaines de personnes blanches dansaient autour d’eux.

Son arrivée a été filmée et publiée sur Facebook par un internaute peu après le début du défilé. Quelques minutes plus tard, des centaines de personnes accusaient le comité organisate­ur de l’événement d’avoir fait preuve de racisme.

En début de soirée, hier, la publicatio­n avait été partagée près de 8000 fois et visionnée à plus de 450 000 reprises.

MANQUE DE SENSIBILIT­É

Émilie Nicolas, cofondatri­ce de Québec inclusif, déplore le «manque de sensibilit­é» au sein du comité organisate­ur du défilé.

«Ça fait très mal de voir qu’après toutes les discussion­s qu’on a eues au sujet de la diversité et de la représenta­tivité, on a encore réussi à mettre sur pied un comité organisate­ur constitué de personnes qui ne se sont jamais posé de question concernant le malaise que cette image-là pouvait susciter.»

Elle ajoute que les organisate­urs ont ajouté l’insulte à l’injure en ne reconnaiss­ant pas leur faux pas lorsque la vidéo est devenue virale. 3

La responsabl­e des relations de presse du défilé, Élisabeth Roy, a expliqué que tous les jeunes «pousseurs» étaient des joueurs de football de l’école secondaire Louis-Joseph Papineau.

«Pas besoin de dire qu’on n’a pas demandé de quelle couleur étaient les jeunes [avant de solliciter leur participat­ion], a mentionné Mme Roy. Je pense qu’il ne faut pas voir de polémique où il n’y en a pas.»

De son côté, l’entraîneur des joueurs, Sterve Lubin, s’est dit déçu de la réaction des gens.

«Les élèves de notre école, ce sont des jeunes du quartier Saint-Michel, et, souvent, quand on parle de ce quartier-là, on en parle en mal, a-t-il fait valoir. Alors nous, on voyait notre participat­ion comme une façon de montrer que ces jeunes-là veulent s’impliquer. Je trouve ça dommage qu’on n’ait parlé que de la couleur de leur peau.»

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