Dure session pour le gouvernement
La dernière session parlementaire a été décevante, notamment pour le Québec, estiment des experts
OTTAWA | Promesses brisées, nominations partisanes et cafouillages ont marqué la dure session parlementaire du gouvernement de Justin Trudeau. Notre panel d’experts juge sévèrement le bilan des travaux parlementaires qui se sont achevés cette semaine.
Que ce soit pour son second déficit astronomique, pour l’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées qui déçoit ou encore pour le mode de scrutin qui demeurera finalement inchangé, les experts consultés par Le Journal ont tous souligné l’échec du gouvernement dans de nombreux gros dossiers cette session.
À SENS UNIQUE
À leur avis, le premier ministre aurait en plus manqué de sensibilité envers le Québec sur certains sujets comme la Banque de l’infrastructure ou encore la légalisation de la marijuana.
«Il n’a pas vraiment de lieutenant politique au Québec, analyse le politologue André Lamoureux. Il nous offre un fédéralisme à sens unique, relativement insensible aux préoccupations des Québécois.»
Le constitutionnaliste Benoît Pelletier en rajoute. «On a vu que la filière ontarienne a beaucoup d’influence dans ce gouvernement», tel que l’illustre la nomination ratée de Madeleine Meilleur au Commissariat aux langues officielles.
SESSION «PRODUCTIVE»
Pour sa part, le whip libéral Pablo Rodriguez a plutôt dressé le bilan positif d’une session «productive» qui a permis d’avancer vers la «réalisation des engagements» du gouvernement.
Pendant ce temps, les trois partis oppositions se cherchaient de nouveaux chefs, qui seront tous choisis à l’automne, juste à temps pour la mi-mandat du gouvernement Trudeau.