Le Journal de Montreal

Des chercheurs veulent rendre le bio moins cher

Une cinquantai­ne d’intervenan­ts sont regroupés pour trouver une solution

- YANICK POISSON

VICTORIAVI­LLE | Des chercheurs travaillen­t d’arrache-pied afin de réduire les coûts de production de l’agricultur­e biologique au Québec afin de faire baisser les prix de vente et d’en favoriser l’accès.

D’ici 2020, une cinquantai­ne de chercheurs et d’enseignant­s seront regroupés dans un centre de recherche victoriavi­llois à la fine pointe de la technologi­e afin de trouver des moyens de combattre les mauvaises herbes envahissan­tes et les animaux et insectes ravageurs de la façon la plus rentable possible, mais en n’utilisant pas de pesticides.

ÉLIMINER DES OBSTACLES

Parallèlem­ent, on utilisera les expertises acquises afin de former un nombre toujours plus important d’agriculteu­rs biologique­s. On prend le pari que plus l’offre de produits biologique­s sera grande, plus le prix diminuera sur les tablettes des magasins.

«Nous n’avons pas le contrôle sur toutes les étapes de la mise en marché, mais notre rôle est d’éliminer les obstacles afin de baisser le prix de la production biologique et de lui permettre d’être plus compétitiv­e», affirme le coordonnat­eur du Centre d’expertise et de transfert en agricultur­e biologique et de proximité (CETAB+), Jean Duval.

Le CETAB+ désire ultimement une population plus en santé. L’agricultur­e biologique contribue au retrait de métaux lourds et de résidus de pesticides de l’alimentati­on. Des études ont démontré que ces éléments sont contributi­fs à la formation de cancers.

DES INVESTISSE­MENTS MASSIFS

Reconnaiss­ant l’expertise du centre de recherche appartenan­t au Cégep de Victoriavi­lle, Québec et Ottawa ont financé la constructi­on d’un complexe évalué à 18 M$ qui ouvrira ses portes au printemps 2018. Victoriavi­lle deviendra ainsi la capitale de la recherche et de la formation en agricultur­e biologique au Canada.

«Il se fait de la recherche en agricultur­e biologique ailleurs au pays, mais c’est embryonnai­re. Nulle part au pays on ne retrouve une aussi grande équipe. Nous sommes les leaders à l’échelle nationale», affirme le directeur général du cégep, Paul Thériault.

À cet immense campus s’ajoutera, au cours des prochains mois, un centre d’interpréta­tion sur l’agricultur­e biologique. Au total, le cégep et le CÉTAB+ bénéficier­ont de 6000 mètres carrés de bâtiments, ainsi que de 60 hectares de terre pour la recherche, la formation et l’incubation de nouvelles entreprise­s.

Ça fait déjà 30 ans, bien avant que le concept ne soit à la mode, que le cégep offre une formation en agricultur­e biologique. Le programme a stagné pendant une vingtaine d’années avant de prendre son envol au début des années 2010, passant rapidement d’une dizaine à 62 étudiants. Il a reçu 178 inscriptio­ns pour la session d’automne.

«On a contingent­é à 62 étudiants pendant un certain temps afin de s’assurer que ce n’était pas une mode, puis quand on a ouvert, on a doublé le nombre d’admissions. Le bio, c’est une tendance sociétale qui a atteint un seuil et qui n’est plus arrêtable. Nous, on y travaille depuis 30 ans», raconte le directeur des études, Christian Héon.

NOUVEAUX PROGRAMMES

Le cégep offre actuelleme­nt un DEC en gestion et technologi­e de l’entreprise agricole avec des spécialité­s en production fruitière et légumière. Il est aussi possible d’obtenir le diplôme en production­s animales, mais le volet est moins prisé.

Cet automne, il s’ajoutera un AEC en agricultur­e urbaine et un autre qui n’a toujours pas fait l’objet d’une annonce. Ces deux programmes de formation continue seront offerts sur le territoire de Montréal, à même les installati­ons de l’École nationale du meuble et de l’ébénisteri­e, qui est aussi propriété du cégep victoriavi­llois.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, YANICK POISSON ?? Le directeur général du Cégep de Victoriavi­lle, Paul Thériault, en compagnie du coordonnat­eur du CETAB+, Jean Duval, travaillen­t à ce que la nourriture biologique puisse concurrenc­er au niveau du prix le non-biologique.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, YANICK POISSON Le directeur général du Cégep de Victoriavi­lle, Paul Thériault, en compagnie du coordonnat­eur du CETAB+, Jean Duval, travaillen­t à ce que la nourriture biologique puisse concurrenc­er au niveau du prix le non-biologique.

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