Autres suggestions de lecture
Les luttes fécondes/Libérer le désir en amour et en politique
Catherine Dorion, qui a justement préfacé le livre de Simon-Pierre Beaudet, jette des ponts entre militantisme politique et amour. «Le désir est révolutionnaire» et c’est pour cela qu’on s’affaire souvent à éteindre tous les feux qu’il allume. Cela s’est vu, entre autres, pendant le Printemps érable. La joie et l’utopie étaient au rendez-vous, mais on a voulu réduire ce mouvement à des simples demandes, dit-elle. Même étouffé, le désir finira par trouver d’autres voies, souterraines, jusqu’à ce qu’il «renverse l’immobilisme de pierre et l’abattement et la sécheresse affective et l’envie de nuire à ce qui est beau.»
Voyager
Je me méfie de l’Américain plus ou moins baroudeur qui se sent chez lui partout et qui, après avoir ingurgité force alcools, cherche la bagarre dans les bars. N’est pas Kerouac ou Hemingway qui veut. Ici, le bourlingueur jette son dévolu sur les îles des Caraïbes. Nous avons droit à de jolies descriptions, entre le gloussement des colombes à queue noire et le cliquetis tranquille des cannes à sucre. L’expédition de la pêche à la langouste en plongée, à la baie des Cochons, à Cuba, est rocambolesque et vaut le détour.
Portraits de Montréal
Sans doute le plus humain de tous les livres qui ont été publiés à ce jour à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal. Quelques centaines de portraits, d’instantanés croqués sur le vif, qui donnent la vraie mesure de Montréal, avec ses originaux et détraqués, ses artistes du quotidien, ses poqués d’ici et d’ailleurs, Monsieur et madame tout le monde rencontrés dans la rue ou dans un parc. La mosaïque montréalaise qui s’exprime majoritairement en français, voilà le vrai visage de Montréal. Les seuls reproches: l’aspect bilingue, qui à mon avis n’était pas nécessaire, et la non-identification des personnes photographiées.
La parole au peuple
«Le menteur est certes coupable, mais coupable aussi celui qui croit le menteur quand il aurait pu se douter qu’il mentait.» Voilà qui pourrait s’appliquer parfaitement à notre situation nationale. Combien sont coupables d’avoir réélu un gouvernement corrompu, qui mentait et ment sans vergogne? Le peuple dont on parle dans cette quinzaine de courts textes refuse de voir la réalité en face, il préfère croire les vendeurs de rêve et adore l’obéissance et la soumission. Rien ne va plus.