Le Journal de Montreal

Faire du neuf avec du vieux

Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage.

- VOLKSWAGEN ATLAS 2018 FRÉDÉRIC MERCIER

Il était à peu près temps que Volkswagen se mouille enfin les pieds dans la catégorie des VUS à sept passagers. La demande est grande pour ce genre de véhicules, surtout chez nos voisins du sud.

C’est d’ailleurs pour eux qu’il a été créé, le nouveau Volkswagen Atlas. Pensé et construit pour les Américains, par les Américains, l’Atlas n’a pas grand-chose d’allemand, si ce n’est le logo qui trône au centre de sa calandre.

Et même si c’est un tout nouveau modèle, il n’a rien de bien neuf non plus, au fond.

Construit à partir de la plateforme modulaire de Volkswagen (la même qui sert à la petite Golf), l’Atlas peut être livré avec deux motorisati­ons qu’on a déjà utilisées à toutes les sauces chez Volks. Un moteur turbo à quatre cylindres de 2,0 litres sert les versions de base, alors que le V6 de 3,6 litres qu’on peut déjà trouver sous le capot de la Passat et du Touareg est offert en option.

En gros, l’Atlas nous donne l’impression que Volkswagen a ramassé toutes les pièces qui traînaient dans son usine et qu’elle a construit un VUS avec. Un «touski» automobile.

EN DEDANS COMME EN DEHORS

Cela ne veut pas dire que l’Atlas n’est pas un bon véhicule pour autant. Sauf qu’en commercial­isant son VUS à sept passagers bien après ses concurrent­s, Volks avait une opportunit­é en or de développer un modèle plus raffiné, plus sophistiqu­é que les autres. Et ça, ce n’est pas arrivé.

D’un point de vue esthétique, d’abord, l’Atlas semble être fait pour passer dans le beurre. Son design est d’un triste anonymat qui ne fait pas honneur aux habitudes du constructe­ur de Wolfsburg.

À l’intérieur, le VUS présente la même discrétion. Toutefois, la toute dernière version du système d’infodivert­issement de Volkswagen vient sauver la mise. Esthétique­ment très réussie et facile à utiliser, on l’adopte rapidement. Même chose pour le tableau de bord entièremen­t numérique de 12,3 po derrière le volant, offert en option avec l’Atlas. Les infos sont affichées de façon claire et avec bon goût.

À l’arrière, l’espace pour les jambes et l’accès à bord sont très acceptable­s, même pour la troisième rangée. De l’espace, il y en a à revendre dans ce véhicule.

Avec une capacité de remorquage de 5000 lb, l’Atlas permet de traîner une bonne charge à l’arrière. Il faut toutefois opter pour le moteur V6 pour y avoir droit. Avec le bloc de quatre cylindres, le remorquage maximal de 2000 lb s’avère plutôt limité.

Le rouage intégral est évidemment offert, mais là encore, on n’y a droit qu’avec la version à moteur V6. En fait, tous les Atlas munis du V6 sont automatiqu­ement équipés du système 4Motion. Avec le quatre cylindres de 235 chevaux, seul un rouage à traction est disponible. C’est tout ou rien.

SUR LA ROUTE

Quelle que soit la motorisati­on,

une transmissi­on automatiqu­e à huit rapports est en place. Couplée au V6 du modèle que nous avons mis à l’essai, cette boîte de vitesses semblait toujours hésiter entre deux rapports pour gérer les 276 chevaux du moteur. S’en résultait une hésitation pénible et inacceptab­le, surtout lors des déplacemen­ts à basse vitesse.

Sur la route, le V6 ne manque assurément pas de puissance et permet à l’Atlas une aisance somme toute agréable. La précision de la direction est aussi à souligner. Ça fait du bien, dans une catégorie où le plaisir de conduire est un concept souvent bien aléatoire. L’agrément de conduite est d’ailleurs l’un des points forts de ce mastodonte. C’est la signature de Volkswagen, après tout.

À bord de l’Atlas, la visibilité est bonne et une pléiade de systèmes d’aide à la conduite permet de faire passer la sécurité des occupants à un niveau supérieur. En 2017, c’est devenu un incontourn­able.

La consommati­on d’essence, elle, s’avère bien ordinaire, avec des cotes annoncées de 13,7 L/100 km en ville et de 10,1 L/100 km sur route (V6). Après une semaine d’essai, la consommati­on se rapprochai­t dangereuse­ment des 15 L/100 km malgré une bonne partie de conduite sur autoroute. C’est là que l’utilisatio­n d’un moteur plutôt âgé se fait sentir…

En somme, l’Atlas fait tout comme il faut, mais rien d’exceptionn­el. Dans une catégorie déjà bien représenté­e, le nouveau VUS de Volkswagen risque de passer inaperçu. Et avec raison.

Au moins, Volks réussit à proposer un prix qui va en conséquenc­e. Le PDSF de 35 690$ de l’Atlas risque d’attirer quelques curieux chez les concession­naires, mais ceux-ci réaliseron­t vite qu’il faut débourser au minimum 39 790$ pour avoir droit au V6 et de ce fait au rouage intégral.

Reste qu’en comparant la gamme de prix de l’Atlas à celle de la concurrenc­e, Volkswagen n’a pas à rougir.

C’est toujours ça de gagné!

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