Le Journal de Montreal

Plus qu’un fils à papa

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@ quebecorme­dia.com

Que la joie d’un jeune homme de 18 ans peut être belle à voir. Et que la joie de ses équipiers et de ses ingénieurs et mécanos était belle à voir elle aussi.

Un podium à 18 ans au volant d’une Williams de milieu de peloton, c’est un cadeau du ciel pour Lance Stroll. Mais c’est plus qu’un cadeau. Lance Stroll et Williams avaient progressé lors du Grand Prix de Monaco. Et ça s’est poursuivi à Montréal, où Stroll a engrangé ses premiers points en Formule 1.

Jacques Villeneuve a été très critique envers le jeune pilote. Toutefois, lors d’une longue conversati­on à Monaco, il m’avait dit qu’une fois passés les pièges à stress qu’étaient Monaco et Montréal, Lance Stroll pourrait donner davantage la mesure de son talent.

Un podium à Bakou. Rien de moins. Le premier pour un Québécois depuis que Jacques Villeneuve avait tiré sa BAR jusqu’à un podium en 2001.

LES BONNES CIRCONSTAN­CES

Il est impossible pour un pilote de battre Sebastian Vetel et Lewis Hamilton avec leur Ferrari et Mercedes sans des circonstan­ces spéciales.

Hier, Lancce Stroll a eu droit à ces circonstan­ces qui font partie de la course.

Encore faut-il faire preuve de jugement et d’audace pour profiter des occasions qui s’ouvrent devant soi. Là-dessus, Lance Stroll a été parfait.

On a vu quand Valtteri Bottas l’a coiffé à la toute fin de la course à quel point la Mercedes, avec le DRS (aileron ouvert), avait des réserves comparée à la Williams.

Une course de Formule 1 n’est pas qu’une accumulati­on de tours rapides. Parfois, c’est une gestion d’accidents, d’incidents et de mauvaise condition météo.

Pour atteindre le podium, on doit prendre 100 bonnes décisions pendant les deux heures de la course. C’est vrai pour les dirigeants de l’écurie et c’est vrai pour le pilote. Savoir protéger ses pneus et ses freins sur un circuit ardu comme celui de Bakou fait partie de la «chance» d’un pilote.

Dans des conditions normales, sous le soleil et sans accrochage­s majeurs, la Williams peut terminer dans les huit premières positions. Hier, ça devenait possible de faire beaucoup mieux. En gérant parfaiteme­nt les pièges et les situations.

Ce que Lance Stroll et son équipe ont fait. Bravo! Ils ont tout le mérite du monde.

UN SUPERBE WEEK-END

De toute façon, c’était parti pour être un bon weekend pour Stroll. Il a devancé le vétéran Felipe Massa aux qualificat­ions en arrachant la huitième place sur la grille. Ça aussi, c’était un immense progrès. Lance Stroll, son père Lawrence et les dirigeants de Williams ont subi une pluie de critiques souvent méchantes et méprisante­s. Dans la vie, on ne peut pas être beau, riche et célèbre en même temps. Pas au Québec. C’est trop à avaler.

Alors imaginez beau, riche, célèbre et jeune, c’est une cible parfaite pour les envieux et les jaloux. Et je ne classe pas Jacques Villeneuve parmi ces gluants personnage­s. Villeneuve suit sa logique personnell­e. Ses commentair­es sont rationnels, pas émotifs.

Lance Stroll vient de clore le bec à quelques cloportes. Ça n’en fait pas un champion du monde. Mais ça en fait un pilote respectabl­e et respecté.

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