Le Journal de Montreal

À la recherche de réponses

Les veuves des hommes morts dans la « tempête du siècle » n’arrivent pas à faire leur deuil

- ÉLISA CLOUTIER Le Journal de Québec

QUÉBEC | Les tempêtes de neige sont loin derrière, mais les veuves de Pierre Thibault et Michael Fiset qui ont perdu la vie dans la «tempête du siècle» en mars dernier y songent encore quotidienn­ement, n’ayant toujours aucune réponse de la part des autorités.

L’avocat Marc Bellemare, qui les accompagne, admet avoir un dossier «très volumineux» entre les mains. «On a accumulé beaucoup d’informatio­ns, de gens qui étaient autour lors des événements, des citoyens ou des gens des services publics de Saint-Pierre et de Montmagny», explique Me Bellemare, qui est en contact «régulièrem­ent» avec la famille.

Pour déterminer s’il y aura poursuite ou non dans cette affaire, Me Bellemare mise davantage sur le rapport du coroner, qui devrait être rendu public cet été ou au plus tard à l’automne, plutôt que sur ceux de la Sûreté du Québec et du ministère des Transports.

«Le coroner n’est pas impliqué dans l’événement, alors que la Sûreté n’a pas tendance à faire preuve de beaucoup d’autocritiq­ue, tout comme le ministère des Transports», mentionne-t-il.

« DANS LE NÉANT »

À ce jour, Valérie Tanguay et Stéphanie Couture-Therrien sont toujours dans le «néant» en ce qui concerne les circonstan­ces de la mort de leurs conjoints.

Jointes par Le Journal, elles concèdent que leur deuil ne peut se faire complèteme­nt tant qu’elles n’ont pas toutes les pièces du casse-tête pour expliquer ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 14 au 15 mars, lorsque Pierre Thibault, 42 ans, et Michael Fiset, 33 ans, ont péri ensevelis sous la neige, au bord de l’autoroute 20 à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud.

Elles se sont récemment rendues sur les lieux de l’accident pour y déposer des croix et des gerbes de fleurs. «Les gens qui vont passer là vont les voir et ils vont toujours se rappeler qu’il y a eu négligence et que deux très bonnes personnes sont parties», mentionne Mme Couture-Therrien.

PAS D’ENQUÊTE

La famille et Me Bellemare s’expliquent mal comment une enquête externe de 106000$ a été déclenchée pour faire la lumière sur le «cafouillag­e majeur» de l’autoroute 13, survenu le même soir, alors qu’aucune démarche publique n’a été faite dans leur cas.

«À Montréal, il n’y a eu personne de mort et ils ont eu une compensati­on, mais nous, rien. Pas d’appel, pas d’offre financière, alors que mon conjoint rapportait les trois quarts du salaire à la maison», lance Valérie Tanguay.

«À Montréal, ç’a été prouvé que c’est le ministère des Transports qui est en tort. C’était la même personne en place ce soir-là aussi!» ajoute-t-elle.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES ?? Stéphanie Couture-Therrien cherche toujours à comprendre pourquoi son conjoint Michael Fiset est décédé dans la « tempête du siècle ». Pierre Thibault, à droite, à aussi perdu la vie dans la nuit du 14 au 15 mars.
PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES Stéphanie Couture-Therrien cherche toujours à comprendre pourquoi son conjoint Michael Fiset est décédé dans la « tempête du siècle ». Pierre Thibault, à droite, à aussi perdu la vie dans la nuit du 14 au 15 mars.

Newspapers in French

Newspapers from Canada