Le Journal de Montreal

UNE ÉTUDE QUI AVAIT SOULEVÉ LES PASSIONS

- GILLES BRIEN

L’étude d’une psychologu­e spécialisé­e en troubles anxieux sur la pleine Lune lui a valu en 2013 de nombreuses critiques qu’elle n’est pas prête d’oublier.

«C’était plus à des fins ludiques qu’on a analysé le phénomène», raconte Geneviève Belleville, psychologu­e de l’Université Laval. Nous étions en train d’étudier les symptômes de panique et d’anxiété dans des cas d’admissions hospitaliè­res. On avait les chiffres. On a vérifié en passant.»

La publicatio­n officielle des résultats, il y a environ quatre ans, avait pris l’auteure et son équipe par surprise.

«Jamais je n’avais eu autant d’impacts avec tous mes travaux antérieurs», confie celle qui a chapeauté l’équipe interunive­rsitaire qui regroupait aussi des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal.

PARTOUT SUR LA PLANÈTE

L’histoire avait fait le tour du monde à l’époque.

Plus de 250 médias partout sur la planète ont parlé de l’étude québécoise. Ce qui traduit l’emprise universell­e de cette croyance millénaire.

Pendant cette étude sur le terrain qui a duré trois ans, de 2005 à 2008, plus de 771 personnes se sont présentées à l’hôpital Sacré-Coeur de Montréal et à l’Hôtel Dieu de Québec pour des problèmes d’anxiété, de panique, d’idées suicidaire­s ou pour un mal imaginaire.

Après avoir comparé les admissions avec les phases de la Lune, le verdict est tombé. Les relations étaient inexistant­es.

Par contre, l’étude a valu à son auteure une volé de bois vert de la part de ceux qui continuent à croire contre vents et marées que la Lune gouverne nos vies.

«J’ai reçu des menaces, confie la psychologu­e qui s’intéresse aussi aux problèmes de sommeil. Le sujet déclenche les passions. La Lune a un pouvoir incontesta­ble sur les gens. «Mais pas celui qu’on lui prête», dit-elle.

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