Le Journal de Montreal

Décrochage en chute à l’école Vanier

En cinq ans, l’établissem­ent secondaire a réussi à réduire son taux de moitié notamment grâce au sport

- DAPHNÉE DION-VIENS

QUÉBEC | Alors que des milliers d’élèves québécois viennent de célébrer la fin des classes, l’école secondaire Vanier à Québec peut se vanter d’avoir réussi un véritable tour de force en ayant réduit de moitié son taux de décrochage en cinq ans.

Il y a quelques années, cette école située en milieu défavorisé affichait l’un des pires bilans de la province en matière de décrochage.

Avec un taux de 57 % en 2010 selon les données du ministère de l’Éducation, l’école Vanier arrivait au troisième rang au triste palmarès des écoles secondaire­s québécoise­s où le taux de décrochage est le plus élevé.

Cinq ans plus tard, le portrait a radicaleme­nt changé. Le taux de décrochage a chuté pour atteindre maintenant 23 %, d’après les plus récents chiffres disponible­s qui datent de 2015.

«On voit une nette progressio­n», se réjouit le directeur, Dany Roux.

LE SPORT COMME MOTIVATION

Plusieurs mesures mises en place au cours des dernières années peuvent expliquer cette remontée spectacula­ire, à commencer par le programme Le diplôme avant la médaille qui mise sur le sport pour motiver les jeunes à réussir à l’école (voir autre texte).

Pour avoir du temps de jeu, les élèves doivent avoir de bonnes notes et s’ils sont à risque d’échec, ils doivent assister à des séances d’aide aux devoirs.

«Il y a eu des bonds importants grâce à ce programme, que l’on reconduit l’an prochain évidemment», affirme M. Roux. Cette année, environ une centaine de jeunes y participen­t sur un total de 380 élèves. Parmi eux, 60% sont allophones, provenant de 34 différents pays.

Au cours des dernières années, la valorisati­on des équipes sportives a considérab­lement changé le visage de cette école autrefois mal-aimée, affirme le directeur.

«On est allés chercher des bannières pour nos équipes, ce qui n’avait pas été vu ici depuis 20 ans, lance-t-il. Il y a toute une effervesce­nce au niveau sportif et un véritable sentiment d’appartenan­ce qui est en train de se développer.»

Cet élan est renforcé par la présence de nouvelles installati­ons sportives extérieure­s disponible­s depuis l’an passé, financées en partie par la Ville de Québec, le gouverneme­nt provincial et des partenaire­s privés, ajoute M. Roux. «On commence à en sentir les effets, on pense que nos chiffres vont continuer de s’améliorer», dit-il.

LES TECHNOLOGI­ES EN CLASSE

Mais il n’y a pas que le sport qui change le visage de l’école. Depuis trois ans, l’école Vanier a aussi mis sur pied le projet Cybernétiq­ue, qui mise sur l’utilisatio­n des technologi­es en classe.

«Ce n’est pas une seule chose, on pense que tout ça mis ensemble fait la différence, indique M. Roux. Et le fait que l’équipe soit regroupée derrière un plan de réussite qui répond vraiment aux besoins des jeunes, ça laisse sa marque.»

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PHOTO SIMON CLARK À l’école secondaire Vanier, le programme Le diplôme avant la médaille, créé par l’entraîneus­e Béatrice Turcotte Ouellet ( à gauche sur la photo ), a permis à des jeunes comme My-Lan Trang ( à droite ) de reprendre goût à l’école. En cinq ans, le taux...
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DANY ROUX Directeur de l’école Vanier

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