Les vieux partis aux poubelles ?
Le sondage Léger-Le Devoir publié lors du congé de la St-Jean permet de dresser des constats de plus en plus évidents.
PQ ET PLQ
Rien ne va plus pour le Parti québécois de Jean-François Lisée qui donne l’impression d’être en déroute complète. En moins de neuf mois, le nouveau chef est parvenu à faire reculer son parti de 7 points dans les sondages, étant désormais relégué au troisième rang. Le stratège Lisée avait notamment sous-estimé le ressac du flirt humiliant avec la belle solidaire. Voilà un parti qui semble avoir complètement perdu son identité.
La réélection de Philippe Couillard apparaît de moins en moins évidente. Il doit y avoir autant de voyants lumineux rouges sur le tableau de bord du premier ministre que sur celui d’un chauffeur de taxi de Montréal. Oui, les libéraux trônent encore et toujours au sommet des sondages. Mais dans une lutte à quatre, il faudrait qu’ils arrivent à creuser l’écart pour espérer retrouver une majorité lors de l’élection du 1er octobre 2018. La prochaine année sera cruciale pour le PLQ, qui s’efforcera à faire du neuf avec du vieux. Ça me rappelle quand ma mère cousait un carré de tissu sur mes vieux jeans troués. Je ne flouais personne. Ça restait des jeans troués rabibochés.
CAQ ET QS
Si les sondages ont de quoi inquiéter libéraux et péquistes, il en est autrement pour les caquistes et les solidaires, qui doivent sabrer le champagne.
Le parti de François Legault poursuit sur sa lancée en chauffant le derrière du PLQ. Avec 3 % d’écart, ce dernier peut légitimement espérer prendre le pouvoir dans 15 mois. Le risque, pour lui, réside dans la rapidité de cette montée. Trop haut, trop tôt, craint-on souvent. Les stratèges caquistes vous diront même qu’ils ne souhaitent pas prendre la tête des sondages à court terme. Il vaut mieux être l’aspirant que l’aspiré. Une chose est certaine, la récolte de candidats de prestige sera bonne pour la CAQ au cours des prochains mois. Les gros sondages attirent les grosses pointures. L’élection partielle dans le comté de Louis-Hébert sera un test capital pour Legault et sa bande.
L’arrivée de Gabriel Nadeau-Dubois dans le giron de Québec solidaire aura permis à ce tiers parti de jouer dans la cour des grands. Du moins pour le moment. À 15 % dans les sondages, QS peut espérer faire des gains importants lors du prochain scrutin. Reste à voir si l’effet GND perdurera au long cours ou si les lubies gauchistes finiront par les rattraper. En clair, estce que les électeurs vont enfin lire le programme du parti.
En fin de compte, il sera intéressant de voir si la tendance se maintiendra, à savoir si les Québécois pourraient imiter les voisins américains et les cousins français en montrant la porte aux vieux partis.
Les prochains mois seront assurément palpitants!