Le Journal de Montreal

« TOUT LE MÉRITE REVIENT À LANCE »

Le patron de l’écurie Williams savoure un podium inespéré

- LOUIS BUTCHER

Paddy Lowe est le premier à reconnaîtr­e que la troisième place de Lance Stroll était inespérée.

«Qui aurait cru qu’un podium était probable avant le début de la course, s’est demandé le directeur technique exécutif de l’écurie Williams. Tout le mérite revient à Lance.

«Il a connu un week-end brillant, dont une huitième place en qualificat­ions, et il s’est comporté en vétéran, a-t-il enchaîné. Il a su éviter les pièges pendant cette épreuve un peu folle. Il a aussi maintenu un bon rythme et bien géré la condition de ses pneus.»

«C’est un peu dommage d’avoir perdu la deuxième place [au profit de Valtteri Bottas au tout dernier tour], mais on est très satisfaits de sa prestation. Non, la journée n’a pas été parfaite, mais ce résultat augmente notre niveau de confiance pour la suite des choses.»

DEVANT MASSA

En F1, votre coéquipier est aussi votre plus grand rival. C’est la référence en terme de chronos. Or, depuis le début de la saison, Stroll a été dominé par son partenaire Felipe Massa, qui compte 250 départs de plus que le Montréalai­s en F1.

Sauf qu’à Bakou, le Brésilien a dû s’avouer vaincu en qualificat­ions pour la première fois. Par un 45 petits centièmes de seconde, mais peu importe. Stroll s’est élancé devant lui sur la grille de départ.

Après sa mésaventur­e au Grand Prix du Canada, deux semaines plus tôt, où son parcours s’est arrêté dès le premier tour, Massa voit son coéquipier marquer des points alors que lui est une nouvelle fois blanchi, victime d’un bris de suspension en Azerbaïdja­n.

Mais n’eût été cet autre abandon, Massa, qui s’était hissé au troisième rang devant Stroll après le deuxième départ, aurait pu obtenir une place sur le podium lui aussi.

«Je suis évidemment déçu de mon résultat, car la voiture était compétitiv­e avant mes ennuis. Honnêtemen­t, je pense que j’avais de bonnes chances de terminer parmi les trois premiers. Ce n’est que partie remise.

«Je veux toutefois féliciter Lance pour sa performanc­e, a fait valoir le Brésilien. Il le mérite et je suis très heureux pour lui.»

LA TENSION MONTE

De ce Grand Prix hors du commun, on retiendra aussi cette séquence où Lewis Hamilton et Sebastian Vettel se sont chamaillés alors qu’ils étaient postés derrière la voiture de sécurité – déployée pour la troisième fois – au 22e tour.

La tension a d’abord monté d’un cran lorsque le Britanniqu­e a appliqué les freins alors que l’Allemand se trouvait immédiatem­ent derrière lui. Ce contact, inévitable, a fait sortir Vettel de ses gonds.

Tellement qu’il s’est aussitôt pointé à la hauteur de son rival avant de donner un coup de volant à sa droite. Les roues des deux monoplaces se sont touchées. Touchette qui justifiera d’ailleurs l’interrupti­on de la course (drapeau rouge).

Si les commissair­es de piste n’ont pas sanctionné Hamilton, le comporteme­nt de Vettel lui a valu en contrepart­ie une pénalité de 10 secondes qu’il devait purger dans les puits de ravitaille­ment.

Sur les ondes radio, le triple champion de monde n’a pas manqué l’occasion de dire à son interlocut­eur que «ce geste était très peu cher payé.»

Mais Hamilton écopera à son tour, sans l’aide de la direction de course. Il a dû s’arrêter à son tour pour fixer une attache de sécurité qui s’était détachée à la hauteur de son cou.

À leur sortie des puits, les deux candidats à la succession de Nico Rosberg pour le titre mondial ont su animer la discussion qui se terminera à l’avantage de Vettel. Sans incident fâcheux toutefois.

Quelques tours de plus et ce chassé-croisé infernal leur aurait sans doute permis de savourer un autre podium.

Classés quatrième et cinquième respective­ment, ils se sont retrouvés à deux secondes seulement de Lance Stroll et de Valtteri Bottas, lorsque le drapeau à damier a été agité.

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