Un coaccusé de Gilles Vaillancourt pourrait perdre son titre d’ingénieur
Claude de Guise a raconté avoir sombré dans l’alcool après son départ de la Ville
Reconnu coupable par son Ordre d’avoir été un acteur clé de la collusion à Laval, l’ex-directeur de l’ingénierie de la Ville a tenté de s’attirer les sympathies du tribunal en racontant qu’il avait depuis sombré dans l’alcool, puis tenté de se racheter en faisant du bénévolat.
Le 29 mai dernier, Claude de Guise a été déclaré coupable par le conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) de trois accusations d’avoir « manqué d’intégrité » en ayant « toléré » un système de partage de contrats à Laval, de 2002 à 2008, et en y ayant « participé ». L’audience est passée sous le radar des médias.
C’est la première fois qu’un tribunal reconnaît que ce coaccusé de l’ancien maire de Laval Gilles Vaillancourt a agi comme courroie de transmission entre la Ville et les entrepreneurs collusionnaires (voir le tableau).
Selon des éléments de preuve déposés lors de l’audience, l’ex-dirigeant de l’ingénierie à Laval a orchestré pendant plus de 10 ans les offres de complaisance dans le cadre d’au moins une cinquantaine d’appels d’offres d’une valeur totale de plusieurs millions de dollars.
Les tribunaux n’en ont toutefois pas fini avec M. de Guise. Il fait toujours face à des accusations criminelles de gangstérisme, de fraude et de corruption en plus d’être poursuivi au civil pour plus de 10 M$ par la Ville de Laval.
ALCOOLIQUE
Aucun enregistrement de l’audience n’est disponible, mais des témoins présents dans la salle ont indiqué au Journal que M. de Guise a tenté de s’attirer la sympathie des commissaires en indiquant qu’il était sans emploi depuis cette saga, qu’il avait ensuite sombré dans l’alcool et qu’il aurait même failli y laisser sa vie.
Dans les admissions déposées devant les commissaires du conseil de discipline, M. de Guise avoue qu’il a contrevenu au code de déontologie d’ingénieur, mais qu’il « l’a réalisé surtout après son départ de la Ville de Laval en février 2008 ».
Depuis, il a dit faire du bénévolat auprès d’un organisme communautaire pour tenter de racheter ses torts. Cette déclaration n’est pas sans rappeler celle de Gilles Vaillancourt, qui donnait de son temps en 2015 dans une soupe populaire après avoir été accusé de gangstérisme, de fraude et de corruption.
10 ANS DE RADIATION ?
Au cours de la même audience, la procureure du syndic de l’OIQ et M. de Guise ont recommandé communément au conseil de discipline une radiation de 10 ans.
Le Tribunal a trois mois pour rendre sa décision, mais soulignons que M. de Guise a déjà reçu une radiation administrative en 2015 après avoir arrêté de payer ses cotisations à l’OIQ.
Contacté par téléphone par Le Journal hier à son domicile, M. de Guise a indiqué qu’il ne voulait pas faire de commentaires. Il a ensuite affirmé qu’il y avait une panne de courant pour expliquer que la ligne allait couper avant de mettre fin à l’appel.
Une vérification auprès d’Hydro-Québec à la suite de l’appel a démontré qu’il n’y avait pas de panne d’électricité rapportée à l’adresse de M. de Guise depuis 24 heures.