Le Journal de Montreal

Armes partout et bière nulle part pour le 150e anniversai­re du pays

Une confusion demeure quant aux articles interdits sur le lieu des festivités

- BORIS PROULX ET OLIVIER CHARBONNEA­U

OTTAWA | Un dispositif de sécurité antiterror­iste jamais vu sur la colline parlementa­ire à Ottawa pour les festivités du 150e anniversai­re du Canada surprend, mais rassure les visiteurs dans la capitale.

Alors que les rues menant à la colline Parlementa­ire d’Ottawa sont bloquées par des blocs de béton ou simplement par des camions de la Ville, des policiers municipaux, provinciau­x et fédéraux patrouille­nt avec des armes automatiqu­es à la main et des masques à gaz à la ceinture.

La menace terroriste n’est pas prise à la légère en cette fête du Canada, qui se déroule jusqu’à ce soir.

MENACE

Le maire d’Ottawa, Jim Watson, n’a cessé de répéter que la ville n’était pas à l’abri d’un attentat.

Pour preuve, les mesures de prévention extraordin­aires vont de l’installati­on d’un hôpital temporaire sous des tentes derrière l’hôtel de ville de la capitale à l’interdicti­on complète de vente de bière ou de boisson gazeuse sur les lieux.

La police est allée jusqu’à interdire les parasols, les trépieds pour appareils photo et… les bâtons pour égoportrai­t.

« Je ne peux pas m’imaginer le montant d’argent qu’on dépense en sécurité, à comparé à il y a quelques années à peine. Ça commence à ressembler à ce qui se fait aux États-Unis », remarque Alice Boucher, qui vit à Windsor, en Ontario.

La facture pour la sécurité n’est pas connue, mais un ancien policier d’Ottawa a évoqué le prix de 2,5 M$ pour le week-end.

D’autres visiteurs se sentent plus en sécurité grâce à la présence policière renforcée, comme Jim Edwards, touriste américain de passage pour l’anniversai­re du Canada.

« C’est important de se sentir en sécurité », commente le retraité avec en main un bâton d’égoportrai­t.

CONFUSION

Même si de tels objets sont officielle­ment proscrits sur les lieux, certains ont passé les contrôles, comme le bâton qui sert à tenir le téléphone de la Montréalai­se Cindy Calingo pour ses égoportrai­ts.

« Ils ont tout sorti du sac, ont tout regardé, et nous ont donné le droit de le garder », explique la visiteuse venue à Ottawa avec sa famille pour le spectacle d’hier soir.

Deux touristes venues des Laurentide­s n’ont pas eu sa chance. Brigitte Masson et son amie Sylvie Brazeau, de Blainville, ont été escortées à l’extérieur du site lorsqu’un policier a remarqué leur monopied pour appareil photo.

« Je ne vois pas en quoi c’est dangereux », s’offusque Mme Masson, qui est revenue au Québec sur-le-champ.

BIÈRE

Un minuscule comptoir, situé juste à l’extérieur du site directemen­t en face du Parlement, est le seul lieu à la ronde où les milliers de fêtards attendus pourront acheter alcool et boissons gazeuses.

La gérante du Parliement Pub, Janaki Mody, a commandé 60 barils de bière pour la grande soirée, et a augmenté son prix à 10,25 $ la chope.

« Ils annoncent de la pluie, et je dois payer les heures supplément­aires. Ce sera soit ma meilleure ou ma pire soirée de l’année », conclut-elle.

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PHOTOS BORIS PROULX 1. Des agents lourdement armés gardaient la colline du Parlement hier, lieu des festivités. 2. Des murets de béton et des camions bloquent des rues d’Ottawa pour empêcher qu’un véhicule ne fonce sur la foule. 3. La gérante du seul débit de boisson à...
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ALICE BOUCHER Touriste

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