Le Journal de Montreal

Les Québécois aiment leurs guichets

- FRANCIS HALIN

Mine de rien, le guichet automatiqu­e a cinquante ans ce mois-ci, une invention dont les Québécois ne peuvent maintenant plus se passer au quotidien, même si les nouvelles technologi­es poursuiven­t leur grande séduction.

« La machine à argent », comme l’appellent encore certaines personnes âgées, a été inventée par l’Écossais John Shepherd-Barron, dans une succursale de la banque Barclays à Enfield, au nord de Londres, en juin 1967.

UNE BANQUE AU VOLANT

Plus près de chez nous, dans les années 1970, la Banque Laurentien­ne propose l’« Autobanque » permettant aux clients d’effectuer leurs transactio­ns depuis leur voiture... par l’entremise d’un caissier. L’institutio­n procède ensuite à l’installati­on de guichets fonctionna­nt par carte magnétique en 1974.

Denis Dubé, porte-parole de la Banque Royale pour le Québec, se souvient quant à lui des « bankettes » (voir photo), ancêtres des guichets automatiqu­es qui ont vu le jour en 1972, à Toronto.

Ce n’est toutefois qu’au tournant des années 1980 que les guichets automatiqu­es se répandent comme une traînée de poudre avec la mise sur pied de l’Associatio­n Interac, dont faisait partie Desjardins.

« Créée avec cinq participan­ts à l’automne 1984, cette Associatio­n s’est élargie en octobre 1985 pour accepter comme membres fondateurs additionne­ls, la Banque de Montréal et la Banque Nationale du Canada, de même que le Canada Trust et la Société canadienne de crédit coopératif (CCCS) », explique Annie Josiane Bujold, conseillèr­e, relations publiques, au Mouvement Desjardins.

10 % DES TRANSACTIO­NS SEULEMENT

Plus de 50 ans après l’apparition des premiers guichets, les temps changent cependant. Chez Desjardins, les transactio­ns au guichet ne représente­nt plus que pour 10 % des opérations, une tendance ressentie dès 2005 quand le portail Accès D est devenu plus fréquenté que les guichets.

À la Banque Nationale, il y a moins de retraits par guichets, mais les montants retirés sont plus importants qu’avant, précise Marie-Pierre Jodoin, directrice principale, affaires publiques, au sein de l’institutio­n. Les clients migrent vers d’autres canaux électroniq­ues, ajoute-t-elle.

UNE PERTE DE POPULARITÉ

« Bien que les guichets automatiqu­es et les services en succursale perdent de leur popularité, ils demeurent des moyens importants et valorisés quand il s’agit d’effectuer de nombreux types de transactio­ns bancaires », note tout de même Biliana Necheva de l’Associatio­n des banquiers canadiens (ABC).

Plus des deux tiers des Canadiens (68 %) utilisent aujourd’hui des modes numériques (internet, appareil mobile) pour accéder à leurs services bancaires, selon l’ABC. L’utilisatio­n des technologi­es bancaires et de paiement ne faiblit pas.

Les 35 ans et moins ne sont plus les seuls à s’intéresser aux nouvelles technologi­es bancaires puisque les 55 ans et plus semblent désormais emboîter le pas, constate l’ABC.

Même si les institutio­ns interrogée­s disent toutes que les guichets font toujours partie intégrante de leur réseau, nul ne sait pour combien de temps encore.

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PHOTOS COURTOISIE, BANQUE-LAURENTIEN­NE ET BANQUE-ROYALE Le6guichet­6automatiq­ue6a6506an­s6ce6mois-ci,6et6malgré­6l’arrivée6de­s6nouvelle­s6technolo­gies,6il6reste6­populaire6­au6Québec.

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