Le Journal de Montreal

7 trucs pour mieux cultiver le bonheur

Plaisir, bonheur, joie : ce sont trois mots qu’on a tendance à mélanger. Pourtant, nous disent les philosophe­s, ils diffèrent entre eux. Le plaisir ne dure pas et il est parfois nocif. Le bonheur proviendra­it souvent de sources externes, la joie, elle, se

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1 Le plaisir nous assouvit.

Vous avez soif + vous buvez = vous êtes contenté, vous avez du plaisir. Dès qu’un besoin ou un désir est satisfait, on est de bonne humeur pendant quelques minutes ou une soirée. On peut avoir du plaisir lors d’une rencontre, en écoutant une chanson, en sortant un soir en ville, en contemplan­t un beau paysage, en étant en vacances, en savourant un aliment qu’on aime, etc.

2 Ce n’est pas durable.

Le problème, écrit Frédéric Lenoir, dans La puissance de la

joie, est que le plaisir ne dure pas. Dès qu’on atteint le plateau de la satisfacti­on, on est heureux un instant, puis l’effet retombe, il faut combler un autre plaisir ou vite chercher à assouvir le même.

3 Ça coûte cher.

Autre ennui : le prix du plaisir est souvent élevé. On mange grassement, on boit trop, sur le moment on en retire du plaisir, mais le lendemain, c’est moins drôle. Plusieurs plaisirs sont nocifs à long terme. On doit donc chercher à combler nos plaisirs « en s’ayant à l’oeil », en se surveillan­t, en se regardant aller et en essayant de conserver un certain contrôle sur nos appétits. Avant de vous jeter dans un plaisir, pensez à demain : serez-vous content ?

4 « Trop de plaisir tue le plaisir. »

Épicure, philosophe de l’Antiquité grecque, suggérait de faire la distinctio­n entre nos désirs, pour voir lesquels valaient le coup : les désirs naturels et nécessaire­s (manger à sa faim, se vêtir), les désirs naturels mais non nécessaire­s (une belle maison, un voyage), les désirs ni naturels ni nécessaire­s (les luxes, les dépendance­s). Quand un de nos plaisirs devient un esclavage, ce n’est plus drôle.

5 Le bonheur.

Le bonheur est plus durable que le plaisir, c’est une de ses qualités. Quand on se sent heureux, ça dure au moins deux semaines ! Le problème (nous y revoilà...) est que le bonheur reste souvent lié à des sources externes : l’appel d’un ami, la découverte d’un lieu durant un voyage, une promotion, un gain, etc. En particulie­r de nos jours, il paraîtrait qu’on envisage le bonheur comme une somme de bons moments grappillés ici et là. Il est en train de devenir une addition de petits plaisirs.

6 La joie.

C’est peut-être la joie qu’on devrait rechercher, car elle est un sentiment qui émane de l’intérieur de nous. La joie nous oblige à travailler sur nous-mêmes. Bien sûr, il est possible que vous ayez en vous une forte joie de vivre qui provient de votre tempéramen­t ou de votre enfance, mais souvent la joie se cultive et impose un changement d’attitude. C’est une posture qu’on prend. On se dit : j’opte pour la joie. Et quand les choses ne vont pas dans le sens qu’on espérait, on ne se laisse plus démonter par les événements. On est bien en soi-même.

7 Notre univers en nous.

Cette histoire, que rapporte Frédéric Lenoir, illustre un choix qu’on peut faire. Un vieillard se trouve à l’entrée d’une ville. Un étranger arrive et lui demande : « Comment sont les gens d’ici ? » Avant de répondre, le vieillard demande à l’étranger : « Comment étaient les gens d’où tu viens ? » « Égoïstes et méchants », dit l’étranger. Le vieillard lui dit alors : « Tu trouveras les mêmes ici ». Un peu plus tard, un autre étranger se présente et demande au vieillard : « Comment sont les gens qui vivent ici ? » Le vieillard demande : « Comment étaient les habitants de la ville d’où tu viens ? » « Bons et accueillan­ts », dit l’étranger. « Tu trouveras les mêmes ici », dit le vieillard. Un témoin des deux scènes s’approche et demande au vieillard : « Comment peux-tu dire à ces deux étrangers deux choses opposées ? » Le vieillard répond : « Parce que chacun porte son univers en soi dans son coeur. Le regard que nous portons sur le monde n’est pas le monde luimême, mais le monde tel que nous le percevons. Un homme heureux quelque part sera heureux partout. Un homme malheureux quelque part le sera aussi partout. »

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