Le Journal de Montreal

Kyries Hebert, un oiseau rare

- Mathieu Boulay MBoulayJDM

Malgré ses 36 ans, le secondeur est encore animé par la même passion. Dans le monde du sport profession­nel, on voit régulièrem­ent des athlètes qui sont en mesure de repousser leur date de péremption. Chez les Alouettes, c’est Kyries Hebert qui est en train de le faire.

Au football, il est rare de voir un joueur être capable de pratiquer ce sport au-delà du cap des 35 ans en raison des contacts violents et répétitifs. À 36 ans, on peut donc dire que Hebert est un oiseau spécial.

« Il n’y a pas de grand secret sur les raisons pour lesquelles je suis encore sur le terrain à mon âge. Le football, c’est ma passion, a indiqué Kyries Hebert lors d’une entrevue réalisée il y a quelques semaines. Chaque fois que j’ai la chance de me retrouver sur le terrain, j’en profite au maximum. »

L’aîné des Alouettes ne tient jamais rien pour acquis. C’est une devise qu’il applique avant chaque camp d’entraîneme­nt.

« Toutes les années, je fais face à de l’adversité, a-t-il précisé. Si je veux faire partie de cette équipe, je dois travailler comme un acharné.

« Après tout, ma vie et celles de ma femme et de mes enfants dépendent du fait que je doive faire des jeux. »

S’il est encore en mesure de suivre le rythme de la Ligue canadienne, c’est qu’il prend un soin jaloux de son corps pendant la morte-saison. Sa condition physique frôle la perfection.

« Je suis en bonne santé, a souligné le no 34 des Alouettes. Si mon corps n’était plus en mesure de suivre, je ne serais simplement pas ici.

« Je dois sentir que je dois être en mesure de rivaliser comme les recrues le font. »

C’est ce qu’il fait. Avec son intensité et son dévouement sur le terrain, on a l’impression qu’il a encore 26 ans dans certaines situations.

L’EXPÉRIENCE DE 2015

Toutefois, ce ne fut pas toujours facile pour Hebert chez les Alouettes. Durant le camp d’entraîneme­nt de 2015, il a bien failli se retrouver sans emploi alors que la compétitio­n était très féroce à la position de secondeur.

« Je n’ai jamais cru que j’étais sur le point de me faire libérer, a indiqué Hebert. C’était la même chose pour mes coéquipier­s. Le directeur général et l’entraîneur-chef n’en avaient jamais parlé sur la place publique.

« Ce sont seulement les médias qui avaient monté cette histoire de toutes pièces. Si tu t’en fais avec ce type de commentair­e, tu n’es pas concentré sur ce que tu as à faire. La mienne est de frapper des adversaire­s avec autorité tout en prenant des numéros. »

Voilà qui est clair. Lorsque les joueurs des équipes adverses se retrouvent sur le même terrain que lui, ils savent qu’ils doivent avoir la tête haute, car Hebert cogne toujours avec l’intention de les punir.

CONFIANCE AUX DÉCIDEURS

Hebert est optimiste quant aux chances de succès des Alouettes pour cette saison.

« Je fais confiance aux entraîneur­s [Jacques] Chapdelain­e et [Noel] Thorpe ainsi qu’au directeur général Kavis Reed et en ce qu’ils veulent faire, a souligné le vétéran. Je sais que la direction fait tout en son pouvoir pour remettre l’équipe sur la bonne voie. »

Pour ce qui est de son coordonnat­eur défensif, l’âge de Hebert n’est qu’un chiffre parmi tant d’autres.

« Je ne tiens pas compte de l’âge de mes joueurs quand je regarde leurs performanc­es, a indiqué Thorpe. C’est la même chose pour Kyries. Il est encore capable de faire de l’excellent boulot. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Jouer au poste de secondeur à l’âge de 36 ans est un phénomène rare dans le monde du football. Mais Kyries Hebert est un oiseau rare qui réalise cet exploit à tous les matchs qu’il dispute dans l’uniforme des Alouettes.
PHOTO D’ARCHIVES Jouer au poste de secondeur à l’âge de 36 ans est un phénomène rare dans le monde du football. Mais Kyries Hebert est un oiseau rare qui réalise cet exploit à tous les matchs qu’il dispute dans l’uniforme des Alouettes.
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