Thornton peut encore aider
Marc-Édouard Vlasic soutient que son coéquipier est l'un des meilleurs passeurs
Le visage des Sharks de San Jose pourrait changer drastiquement au cours des prochaines heures. Âgés de 37 ans, Joe Thornton et Patrick Marleau pourraient profiter de la dernière occasion qui s’offre à eux pour tester leur valeur sur le marché des joueurs autonomes.
De prime abord, on serait porté à croire qu’une équipe ferait une erreur en accordant un contrat à l’un de ses deux vétérans. Particulièrement à Thornton.
En plus d’avoir considérablement ralenti au cours des dernières saisons, le gros joueur de centre est passé sous le bistouri à la fin du mois d’avril pour réparer des déchirures ligamentaires à son genou gauche.
Pourtant, Marc-Édouard Vlasic, son coéquipier des 11 dernières campagnes, soutient qu’il a encore de l’essence dans le réservoir.
«Thornton est encore l’un des meilleurs passeurs de la ligue. Je suis sûr qu’il peut encore donner deux à trois bonnes années de hockey à une équipe», a soutenu Vlasic, rencontré dans le cadre du tournoi de golf organisé par Phillip Danault.
UN CASSE-TÊTE POUR WILSON
D’ailleurs, le résident de Québec aimerait bien revoir les deux vétérans revêtir de nouveau l’uniforme des Sharks à l’ouverture du prochain camp d’entraînement.
«Marleau est encore l’un des patineurs les plus rapides. J’espère que les deux seront de retour. Par contre, je sais que ce sera tout un casse-tête pour Doug Wilson [le directeur général des Sharks].»
Les deux vétérans touchaient des salaires avoisinant les 7 M$ (6,66 M$ pour Marleau, 6,75 M$ pour Thornton). On peut s’attendre à ce qu’ils convoitent des pactes leur rapportant une somme similaire. Avec un espace de près de 19 M$ sous le plafond salarial, Wilson semble, à première vue, avoir une marge de manoeuvre respectable.
Cependant, il doit garder en tête que les pactes de Vlasic, de Martin Jones et de Tomas Hertl seront à renégocier dans un an. Ça risque de passer serré.
EN COLÈRE CONTRE BETTMAN
D’ici là, les Jeux olympiques de Pyeongchang se seront déroulés, apparemment sans les joueurs de la LNH.
Depuis l’annonce de Gary Bettman à cet effet, le médaillé d’or des Jeux de Sotchi a été l’un des hockeyeurs les plus prompts à s’élever contre cette décision. Sa sortie sur le site de Radio-Canada, au début du mois d’avril, en disait long.
Le patineur de 30 ans a profité de son passage sur les allées du Club de golf de Victoriaville pour rappeler son dégoût.
«Si on n’y va pas, j’aurai de la rancoeur contre la LNH tout le restant de ma carrière, a-t-il assuré. Je ne pense pas qu’à moi là-dedans. Je pense également aux jeunes qui n’ont jamais eu la chance d’y aller.»
Déjà, des joueurs ont indiqué qu’ils feraient fi de l’interdiction de la LNH et de ses menaces de sanction pour représenter leur pays. Vlasic ne sait pas encore s’il poussera l’audace aussi loin.
«Je ne le sais pas. Il reste encore huit mois, a-t-il lancé. [Gary] Bettman croit qu’aucun joueur ne va y aller. Alors, dans sa tête, il ne voit pas la nécessité d’appliquer des conséquences à ceux qui iront.»
LE MARCHÉ CHINOIS
Ce qui ajoute à la frustration de Vlasic, c’est que Bettman n’a pas fermé la porte à une participation de ses joueurs aux Jeux de Pékin, qui se tiendront en 2022.
Il faut dire que la LNH reluque le marché chinois, qu’elle craint de perdre aux mains de la KHL.
«C’est bizarre. C’est comme si Bettman disait : “Quand ça m’arrange, vous pouvez y aller, mais quand ça ne m’arrange pas, vous n’y allez pas.” Ça ne peut pas fonctionner comme ça.»
Même si le commissaire de la LNH a martelé que le dossier était clos, on risque d’en entendre parler encore pendant plusieurs semaines.